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Il y a trois ans déjà, l’ex membre de Tu Fawning signait avec The pattern of electricity, un album qui nous avait totalement emballé, un des meilleurs de l’année probablement, porté en étendard par son inusable tube The beast lives in the same place.

En juin de cette même année, Corrina Repp est tombé amoureuse, a décidé de quitter l’Oregon où elle vivait depuis deux décennies pour rejoindre cette nouvelle promesse du côté de la Virginie, vite désenchantée. N’allez pas croire qu’à ADA, nous sommes maqués avec Closer, Voici, Gala et autres ramasse poussière de salles d’attente pour rester poli.

Ces informations, l’artiste les partage avec nous dans un texte qui accompagne le disque. Avec une transparence troublante, Corrina Repp explique la rapide désillusion et les mois de dérive et de quête intime au fil d’un retour vers Portland qui ne s’effectuera que 36 mois plus tard, après des crochets par Los Angeles, la France et Louisville où les 9 chansons qui composent How a Fantasy Will Kill Us All ont été enregistrées avec Danny Seim.

Si le sentiment de flottement, d’errance et de doute intime transparait indéniablement à travers les compositions (n’y avait-il pas par instant The Drifter de Sophia en fond sonore dans la voiture ?), l’ouverture du disque sur Lightest Light remet toute de suite au centre la voix envoûtante de la chanteuse vite accompagnée de guitares denses preuves que l’énergie et l’empreinte de l’électricité reste bien présente dans ses compositions musicales.

Nothing is on prend le relais sur fond de guitares saturées, de boîte à rythme et de c(h)œurs arythmiques entêtants pour nous jeter dans les boucles obsédantes et vertigineuses de Need you / don’t need you, premier sommet émotionnel du disque et magnifique incarnation du trouble amoureux et de ses tensions.

Only a beat, Fierce in the headlights et plus loin A silhouette as a sound charment par leur douce mélancolie et un bel équilibre entre songes et vœux incantatoires porteurs d’espoir, d’horizon plus ouvert et aériens dont les prémices étaient apparus sur le somptueux How a fantasy will kill us all.

Démarré sur un simple piano que la batterie vient progressivement soutenir, le morceau sur lequel la voix de Corrina Repp atteint des sommets d’émotion, s’ouvre et se libère vers un final lumineux qui irrigue également le non moins réussi Looking for Paradise.

I’ll take the storm et ses boucles rythmiques lancinantes referme le disque et probablement une période de vie de Corrina Repp sur un sentiment d’apaisement au lendemain des épreuves, traduisant et complétant à merveille les mots de conclusion du texte qui accompagnent le disque : « You gave me the door, and that, I’ll always thank you for ». Egoïstement, je m’associe à ces remerciements, car avec de tels disques, la mienne sera toujours ouverte à la musique de Corrina Repp.




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