Norn, neuvième album de Vonneumann se présente comme une sorte de pierre de rosette, la clé pour une compréhension globale. Si le NorN est une langue qui était parlée dans des iles scandinaves (acte de naissance du danois ou du norvégien), la langue de Vonneumann est elle encore utilisée, même si elle demande un effort pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec le math rock, le spoken word et les accidents musicaux. Car NorN est un disque que l’on pourrait juger étrange, loin des symétries confortables, proche d’une relecture quasi scientifique du hasard. Le temps semble ici connaitre un nettoyage à sec, ripoliné et démontré à l’excès, comme un puzzle géant qu’un médecin légiste devrait diagnostiquer sans aucun grimoire. Si la base semble éminemment théorique, l’ensemble est une planche de salut, jouant de ses propres désaccords pour s’autoriser une discussion. Improbables champs d’investigation, NorN est le chainon manquant entre Mark Hollis et les odes barbares qui servirent à tenter une invasion. Détonnante escapade vers un inconnu à la clé universelle.