Quand on est face à ce genre d’ouvrage, on réagit aussi rapidement que face à un numéro d’un hebdo compilant les meilleurs disques d’une période.

On sort son stylo (pour l’hebdo) et on souligne le disque ou le livre que l’on a ou encore le film que l’on a vu. Il y a une vingtaine d’années nous reportions la notion de K7 ou CD voir vinyle. Nous notions si le groupe avait fait une Black Session, et summum si nous avions vu le groupe en concert. Nous ressortions alors un bilan, sur sa possible convergence entre le possible bon goût et sa propre consommation culturelle.

Cet ouvrage de Cartman, "99 Ready-Made", n’est pas destiné à établir un quelconque palmarès. Cartman, musicien de son état a sorti de sa discothèque 99 vinyles, la source de son inspiration, ses références, affublant les pochettes de son masque, recouvrant un regard.

L’installation est simple ; mettre ce masque sur une paire d’yeux se trouvant sur la pochette.

Le résultat est souvent intéressant, parfois bluffant et au final émouvant, car il est toujours touchant de voir un fan rencontrer ses modèles, même par procuration.

Ici aussi on cherchera à compter les pochettes connues, les disques écoutés, les disques revendus ou achetés sur des brocantes. On ressortira aussi le masque de Zorro de sa fille pour tenter l’expérience sur les disques de la maison.

C’est tout cela la réussite de ce livre de 99 ready made, édités à 99 exemplaires, nous faire ressortir nos disques trop souvent oubliés, noyés sous la frénésie des sorties. Nous donner l’envie de jouer aussi avec eux. En cela Catman a raison à 100%, faisant de cet acte non pas un acte artistique provocateur du style des moustaches sur la Joconde ou de faire sienne une œuvre en s’invitant sans demander, mais plutôt une façon touchante de dire merci à des artistes en leur offrant un masque derrière lequel des larmes pas encore séchées témoignent de l’émotion qu’ils peuvent susciter. Touchant.