Si le groupe australien avait à ses débuts la fâcheuse tendance à jouer avec le bruit comme un enfant joue avec la boite qui servait à ranger son camion de pompier, son virage vers le post rock semble plaire à mes oreilles pas vraiment à même d’apprécier comme il se devrait les recherches jusqu’au bruitistes.
Si « Yield to Despair » ne révolutionne pas le genre (cette phrase passe partout est à incorporer à 90 % des chroniques de disques post rockiens) il est en revanche digne d’une écoute attentive et répétée, car le plaisir de dévaler dans les lacets de cette descente parfois vertigineuse et au moins égal à celui de cligner des yeux quand on dévale une route de montagne ombragée tel un long rouleau en braille par des arbres parfois inquiétants.
« Yield to Despair » n’est pas un exercice de style, ou pire encore un étalage trop démonstratif des capacités des musiciens. Non le groupe avance tel un seul homme, n’abusant pas des fils d’Ariane évidents vers les hauteurs ou les précipices les plus abrupts. On y découvre même des champs d’explorations, des paliers vers autre chose comme sur l’énigmatique « Shaking Off Futility » qui semble se volatiliser sous nos oreilles.
Parfois inquiétant (Downbeat), résurgence probablement d’un passé récent, « Yied to Despair » ne se cogne à aucun principe de réalité, et semble n’être guidé que par une faim, que seuls les membres de Tangles Thoughts of Leaving semblent connaitre.