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À mon grand étonnement, nous avons très peu parlé du travail de Franck Rabeyrolles, pensionnaire du volume 29 de nos compilations via son projet Franklin. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir eu la chance de croiser souvent son travail, de recevoir celui-ci. Ce n’est pas faute de l’avoir apprécié, mais le moment ou la perception des titres et sa traduction en mots ne s’est jamais imposée, par manque de temps, d’inspiration.... C’est avec Apart (un disque à part ?) que nous passons le pas, nous faisons la démarche d’aller vers ce musicien autodidacte qui ne cesse de venir vers nous, avec une bienveillance musicale qui doit tout autant à une maitrise mélodique qu’à un savoir-faire dans les architectures d’atmosphères. Car si Franck est un musicien que nous pourrions presque appeler de l’instinct, il est avant tout un metteur en son, un musicien à la frontière du peintre.

De ses racines cachées, ses inspirations de jeunesse il reste des pousses en germes qui ne veulent pas grandir pour ne pas recouvrir les bonheurs présents. Pas un hasard si le disque s’ouvre sur une chorale scolaire, comme pour signifier l’enfance de l’art et l’envie d’être sous l’égide d’une forme d’insouciance qui n’aurait qu’un précepte pour se tenir, celui de ne jamais perdre l’essence même d’une esthétique. Chez Frank nous sentons un refus des certitudes gravées de façon trop rapide pour tenir l’épreuve du temps. De ce fait il explore, il tente et il s’émerveille pour mieux nous émerveiller. Il est comme un bain de jouvence, un exfoliant des amertumes et des contrariétés actuelles.

Si les références sont à chercher, la quête est anecdotique, le plaisir est ailleurs. Certes nous pouvons constater que "Love Translation" ne se perdrait pas dans les labyrinthes construits par Massive Attack. Nous pourrons retrouver le plaisir que nous avions en écoutant certains des titres des 6 premiers disques de Baby Bird quand l’oiseau enregistré chez lui. Nous pourrons surtout saluer les tubes que sont "Drowned" ou "Strange Power" (entre autres) redonnant ses lettres de noblesse à la Low-fi, style tombé dans les oubliettes, car dévoyé, mais reprenant ici ses lettres de noblesse.

Disque aux humeurs enfantines, mais la sagesse évidente, à la mémoire neuve, mais aux souvenirs intacts, "Apart" est une bénédiction, un refuge salutaire quand dehors il fait si mauvais.




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