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Pour ceux qui collectionnaient les pochettes des sorties de chez Geffen ou Sub Pop, ce nouvel opus de Setting Sun est une cure de jouvence, un faille temporelle dans laquelle nous nous plongerons comme des assoiffés de notre dose de mélancolie du temps qui passe. Sur une route américaine si on en juge par le taxi en contre champs, une peluche, le doudou probablement d’un enfant, est complètement aplati. Dans cette pochette nous retrouvons cette forme de dot it yourself, ce code un rien slacker que nous aimions par exemple chez Sebadoh, entre l’enfantin, et le j’menfoutisme.

Un hasard, ou pas, les deux disques sont cote à cote dans ma liste des disques à chroniquer. Sebadoh pour un come back à moitié convaincant soyons honnête, et Setting Sun qui est une sorte de Sebadoh, mais qui enregistrerait dans des conditions bien spécifiques, comme si Gary Levitt répondait à des contraintes d’enregistrement ou à un dogme.

Ce qui ne change pas par rapport au groupe de Lou Barlow c’est le souci d’écrire de belles et bonnes chansons. D’osciller entre la mélancolie toujours un rien mal peignée et la joie dilettante de prendre le temps comme il nous arrive, sans vouloir l’attraper, juste avancer avec lui.

Là où les choses changent c’est tout d’abord dans la puissance utilisée. Si chez Sebadoh il est souvent possible de croiser une caravane bruyante, chez Setting Sun on imagine aisément le groupe jouer au quatrième étage d’un immeuble de huit, contraint de jouer en sourdine sous peine de se retrouver dans le même état que la peluche sur la route.

L’autre différence, et certainement la plus notable ce sont les « orchestrations ». En emmenant ces chansons qui pourraient faire de l’ombre au meilleur de Sentridoh, en ballade, Setting Sun provoque des rencontres donnant à ses titres une lumière aussi jolie qu’un couché de soleil au mois de Juillet dans les Landes. Les titres sont magnifiés et ne sont pas sans nous rappeler le meilleur d’Arcade Fire, la grosse cavalerie en moins.

Avec cette voix presque douce, entre Lou Barlow et Jay Mascis jouant pour consoler un enfant qui aurait perdu sa peluche, et ces arrangements simples (pas simplistes) et magnifiques, Setting Sun ravira les mélomanes qui ont la mélancolie qui recouvre leurs tatouages de Casper sur leur thorax.

On pourra longtemps s’extasier à l’écoute de « Seasons, « Dream Next Door » « Hard to Say », se réjouir dés l’intro de « Got It Made », se régaler de ce disque en entier qui pourrait devenir notre chouchou en cette année, ce doudou que nous prendrons garde de ne pas écraser, ou contre notre coeur.




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