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J’avais envie de sale, il y a des jours, et surtout des nuits comme ça, l’envie d’odeurs de clopes, de bières chaudes, de violence sexuelle, de tout a la merde. J’avais envie de pétrole comme peau, qu’on me donne le mal comme on mâche l’Ostie. De jouer avec des diables et démons à cracher le plus loin possible le venin engrangé depuis des lustres. J’avais envie d’hyènes, de chacals, de vautours tout heureux sur leur charogne sans nom. Tant de sucreries sont parfois nocives à nos âges si docilement stagnants. Envie de chairs, de ces alcools mal distillés et si jouissifs de Morrison and cª, de rock cajun qui respirent les 70 degrés et plus, de bluesmen vicieux aux yeux globuleux vissés sur des hanches mouvantes brillants de milles pastilles, de libertés chimiques. Mon diable, me voila servi au banquet des murs du son lourd. Old baby souffle soufre entre blues caverneux et gothique sexuel, narrant comme marins désabuses et ivres des danses macabres 70’s sur grosse artillerie de rock classique, de celui qui fait mal sournoisement, en restant, en s’accrochant subtilement aux nerfs des avants bras, métronome de nos semelles, en vous parlant d’amour comme on écorche un goret trop pur.

Chaque chanson est un anneau de l’enfer de Dante, offerts en spectacle au bout d’une voix lumineuse dans sa profondeur, aux reflux des Mississippis, des vieilles clopes ont déposés leurs poisons sur ces atmosphères linéaires, répétitives, descendantes au magma. Le tout a la puissance d’un truck sur la 66, les rageuses baguettes sur les peaux, les ongles saignants sur les cordes, des acides pour notes, des morphines pour paroles, des rochers pour mélodies. Je voulais de la crasse pour vibrer, je m’en suis enduis, et diable, que c’est bon le rock quand ça suinte l’obscur. Parce que c’est le rock comme on l’a bu, avant de connaitre les sirops, quand il brulait la gorge, et qu’on suivait son chemin en nous jusqu’à la sortie, simple et rageur, chaud et tonitruant, froid et énervé, c’est celui qu’on hérite des creadance, des Doors et des Rolling quand ils avaient les poches vides, de ceux qu’honorent encore les Springsteen, Nick Cave et Gaslight anthem, de ce que boivent les Johnny Winter gothique, Bonamassa saoul et toutes ces garage band dont les cheveux furent cordes des guitares d’Hendrix qui voulurent du grunge après les Zztop.

Ce n’est pas la jeunesse d’un mouvement artistique, c’est la perpétuité d’un genre qui ne meurt jamais, la saleté brillante, la lourdeur sensuelle, le rock.




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