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42 ans, marié, en couple depuis 19 ans, un enfant, un prêt immobilier, un animal domestique mort et des vacances loin de la côte car c’est trop vulgaire, plutôt des vacances culturelles histoire de crâner auprès de la masse bêlante et ignare des adeptes du club med.

Enfin voilà quoi, hein ok d’accord, je ne suis pas le cœur de cible, je suis même super éloigné, comme si je posais mon cul (ouais j’assume le mot) sur un strapontin pour partager un remake de la Boum avec des étudiantes en lettres modernes, des filles qui ont encore le souffle de la jeunesse qui dénoue leurs cheveux. Un rien malsain me dirait presque la voisine lectrice assidue d’une revue sur les faits divers glauques, comme celui de l’homme qui se frotte dans un bus à impériale sur une ligne reliant les collèges aux lycées. Non pas le cœur de cible, car oui il y a un rien de marketing derrière tout cela. Les gamins ont bien compris le truc, et ils le maitrisent. Les musiciens 8.0, avec du duvet au menton, les couilles bien pleines (ouais j’assume encore) mais la roublardise d’un conseiller des Hauts de Seine.

Mettons de côté la référence aux « Nuits Fauves » de sinistre mémoire, film générationnel il paraît. Feu sanctifié de l’adolescence brulée par du foutre pas javellisé, film calamiteux, décalque d’un livre châtrant une génération sacrifiée sexuellement sur l’autel du sida. Laissons le donc dans les cinémathèques purulentes, et prenons de pleine face le Blizzard. Prenons cette adolescence qui a foutu le camp, mais qui va revenir, car la descendance un jour montra dans ce train difficile, des premiers amours, des premiers refrains morbides, des envies de se figer. Prenons là, regardons là, et avouons le envions la, nous les momies façonnées par un système que nous vomissions à grand coup de punk rock, de lecture subversive et d’hygiène laissant à désirer. Face au blizzard nous courbons l’échine, avec un brin de dédains facile au final.

C’est Rimbaud qui disait que l’on était pas sérieux, quand on a dix-sept ans, ouais mais nos Fauve le sont peut être trop au final, trop propre dans leur attitude crade, dans ces chansons Torche-culs quand nous les regardons avec les yeux fatigués des austères petit bourgeois puants que nous sommes quelque part devenus, au grè de nos envies de stabilité. Sauf que dans ces chansons il y a le feu et la jeunesse douce amère, triste et niaise, pleurante et charmante, la posture comme une clé pour entrer dans le monde des grands. Laissons les donc grandir, mais partageons avec eux certaines fulgurances que nous devons jalouser mais pas détester. 18 ans……..