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Une émission de télé regardable (passons, passons…) se propose depuis pas mal d’années de décrypter les images télé, à des fins pédagogiques. Aussi bon que bonne qui soit l’idée (vous regardez quand même trop la télé), elle est trop manichéenne pour nous éditer une grille de lecture parfaite. Dans les mains de Schneiderman et sa bande le livret de Nocturama donnerait à peu prés ceux ci comme explication.. Nick Cave a coupé ses cheveux, signe de sagesse, d’un rangement amorcé musicalement vers les hauteurs desquelles trône Léonard Cohen. Ce changement de coiffure donne à ce visage une nouvelle couleur, celle d’un homme qui assume son âge. Dans une ultime combinaison de loupe et de mauvaise foi la fine équipe aurait ajouté que Nocturama est le parfait titre d’une carrière qui prend le versant de la nuit tranquille, celle du repos. Suivant les dernières productions de Nick Cave on prendrait cette grille de lecture pour argent comptant, sauf que le disque avant tout devait être écouté. Nocturama s’avérera être le disque le moins " typé " de Nick depuis des lustres, utilisant toutes les teintes de son répertoire qu’il soit du passé récent (he wants you) ou éloigné (l’insupportable dead man in my bed). La thématique établi en dix titres dont le tubesque bring it on auto-celebre Nick cave, admettant le temps qui passe en lui tordant le coup à grand coup d’un punk rock pharaonique de plus de quinze minutes (la version bonus dvd est indispensable à cet égard), paradant comme un shaman terrifiant et rieur sur l ’estrade au bas de laquelle des morveux ébahis de la pseudo scène punk réalisent le chemin à parcourir. Nick réussi son retour en faisant de son passé une proposition séduisante pour son avenir. Arrêtez-vous sur ce disque.