A l’image de l’animal hybride qui semble s’alanguir sur la pochette du disque, la musique de Rosa est une surprenante et déroutante conjonction de styles, qui ici, pas toujours avec bonheur fusionne. A la tête de cette troupe, Emilie Lesbros, sorte de pythie excentrique, qui n’aurait pas de réponse mais ne donnerait à nos pauvres êtres que des questions. Certainement sortie d’une boite de jazz en voie de démolition, elle sera recueillie pas ses compagnons d’infortunes, mais aussi par des voisins de trottoir, des musiciens rock, des adeptes du funk, des gens qui ne se voient qu’en cassant les murs. Avec eux elle va perdre certains repères, comme si l’intro magnifique de Woody Allen étant d’un coup perturbé par des avions suicides. On passe de la beauté du jazz à la violence du punk rock, le tout en prenant soin de se déhancher pour du funk. Chez eux Mingus et Tom Waits pourraient être ensemble d’un groupe punk, chez eux on prendrait un piano bar pour une insulte suffisante, pour eux on vit tous avec des insuffisances que l’autre peut nous donner, pour eux la violence n’est pas toujours le résultat d’une confrontation. Rosa, indépendant…jazz , punk, rock, pop…..