Rob Mazurek a beau être un grand musicien, sa musique n’est pas toujours des plus accessibles. Mandarin Move est sûrement même un de ses projets le moins accessible. Pour resituer le personnage, c’est un incontournable des bars de Chicago, tant il a bu de bières avec Tortoise, le Chicago Underground (dont il est le fondateur avec Chad taylor) ou encore Isotope 217. Mandarin Move joue avec l’électronique, l’expérimentation extrême toujours sous la houlette du cornet de Mazurek. C’est un disque difficile, trop difficile par moments qui demandent beaucoup d’attention et beaucoup de patience. A l’instar de certaines productions de John Zorn où l’incompréhensible rejoint le magnifique, Mandarin Move est un disque très intense et très rock. Presque métal même parfois. Quand le ton se fait plus apaisant, quand les ambiances prennent le pas sur le bruit Mandarin Move capte notre attention, délivrant de subtils morceaux inquiétants, où le minimalisme tranche avec l’affolement de certains autres morceaux du même disque. Dans ces morceaux là le jazz, voire le free jazz reprennent le pas, menant la baraque et démontrant le talent de Mazurek. On ne retiendra finalement que ces morceaux la suffisamment nombreux pour nous faire apprécier ce disque. Un bel effort physique. En vous remerciant.