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Bogue chez Programme. Trois temps découpés. Plus fort, plus fort lance une voix demandant une friction plus importante. Hors de la communication, programme est dans le choc des mots. L’entrechoc des mots. Irradiant le temps, le faisant fondre, Michniak et Programme font d’une phrase une corde dans laquelle la tête et la queue n’existent que dans la tête des gens sans rêve sans cauchemar. Crier qu’il faut, même si la tête doit fondre elle aussi. Crier c’est utiliser le langage c’est aussi faire accepter ses silences comme l’insoutenable pulsion auditive. Plus fort/je veux trop/étranger terrasse la notion même de frontière et dispense à la culture de se radicaliser pour entrer en frappant. Terrifiant quand nous sommes tous dans ce réel virtuel. Ce serait trop long à expliquer car l’ennui est trop rapide, il garde de l’avance, votre ennui sec comme cette guitare roulante et claquant. Ce serait trop long à expliquer pourquoi ce disque n’est pas de la merde. Trop long de mettre en exergue la finalité de l’espoir comme réel point le plus éloigné de notre centre. Trop long de suivre les épines dispersées, les éraflures, le mal de vivre dans le sac à dos, derrière la tête. Et puis quand il faut enfin être dans le champ de la compréhension universelle (mon geste / lundi) on prend le son comme rail à la cause, prenant mais de plein fouet l’évidence de la vacuité de tout cela, même si encore une fois l’espoir fait aussi parti du décorum. Bogue n’est pas le point de chute d’un triptyque de programme, il annonce plutôt la conclusion d’une histoire qui naîtra par la suite, car programme explose le temps pour l’éparpiller et le rendre fossile. Un bogue dans le cerveau dans ma bouche. Ce serait trop long à expliquer.