Tarte à la crème de notre fin de siècle, la musique du nord de l’Europe, là où même la vodka gèle dans les verres, serait la terre du renouveau musical (Bjork, l’usant Gus Gus, le navrant Cardigans....renouveau ils nous disent !) Nouveaux sur la liste Sigur Ros. Eux ils veulent être musique, tout simplement. Élaguons d’entrée le problème du langage imaginaire (un problème de traducteur est à prévoir pour la prochaine rencontre entre les Cocteau twins et eux) pour nous intéresser exclusivement à la musique, c’est à dire à eux (tout le monde peut suivre ?). Enregistrer dans la vapeur des geyser, l’atmosphère de ce disque est à la.....vapeur. Si le disque commence par Svenfn-g-englar (et oui l’islandais c’est déjà coton, mais là, à la moulinette de ces jeunes gens le yaourt est une denrée abondante). C’est long, c’est lent, le chant d’une sirène drag queen sur les berges d’un port d’Islande attaqué par les battements de cœur d’un train junky !. Derrière ce relatif calme la tempête n’est jamais loin, peuvent en témoigner Flugufrelsarinn, la lumière en point de mire, en Graal accessible par une finesse d’arrangement et le tendue Ny batteri, un lit de coton sur un sommier d’épines. La beauté est là, staraflur, Bjork pour influence, chant magnifique, la drag queen a quitté ses apparats. Monument de ce disque, staraflur est un bateau angélique évitant les récifs d’une production sourde. Autre beauté de ce disque Vidrar vel til toftarasa fait passer les Tindersticks pour Motley Crüe. Même si le son de Sigur Ros peut passer pour totalement innovant, un héritage assumé (Hjartad hamast ou my bloody valentine jazzy) ou pillé (si les mogwaï se transforment en gremlins à l’écoute de agaetis byrjun, il n’y aura rien à redire) montre que Sigur Ros n’est pas un point de départ. Trop discursif pour être entendu, trop ampoulé pour être suivi, Sigur Ros n’arrive pas plus que d’autres à réchauffer. Une vaine expérience de recherche de la vérité.