Qu’il est perturbant d’écrire une chronique qui risque d’apparaitre, par la grace d’un algorithme dépourvu d’émotion, dans le résultat de recherche d’un sexagénaire en manque de viagra et qui avec internet voudra retrouver ses pages qui émoustillaient son corps encore en parfait état de marche, le tout caché au milieu d’un journal Le Monde qui n’aura lui comme unique fonction d’aider à allumer la cheminée. Penthouse est un septet Polonais emmené par Michał Strażewski, un mélange d’Iggy Pop et de Nick Cave pour la voix et pour le look entre le Thom Yorke des débuts de Radiohead et le Steve Mack de That Petrol Emotion après un passage salvateur chez un coiffeur et non un paysagiste. Music and Undersea et leur premier album, qu’ils présentent comme un mélange entre vinyles soul poussiéreux des années 70 et les productions synthétiques des années 80. Dès l’introduction somptueuse (Morning Listeners) le ton est donné. Une speakerine nous propose de nous installer confortablement, comme si il pouvait en être autrement pour moi affublé depuis peu d’un plâtre, mais je m’égare. S’en suivront onze morceaux qui slalomeront pour éviter le moindre écueil, jouant avec les textures passés en conservant une patine originelle. Bluffant de bout en bout, il frise le génial quant à l’instar du maitres des mauvaises graines, Michal joue autant qu’il chante, réussissant une bascule terrassante de beauté (Soul Rebel (Song For Red)) transformant une possible incongruité en un acte libérateur (Cruel Wold (Bye Bye)). Les morceaux véhiculent des émotions qui pallient une écriture qui ne décolle pas toujours d’un conformisme frileux (Queen Remedy rehaussé par la présence de Moriah Woods chanteur coloradienne vivant en Pologne), mais qui épanchent notre soif de rock n’roll tendu (Bumpin’) entre les Kills et le 16 Horsepower.
Penthouse irrigue nos canaux musicaux préférentiels tendant notre attention avec une puissance telle que la traduction n’en sera pas que physique. À mettre en toutes les oreilles