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Élevé dans une de ces villes post-industrielles du Nord Ouest de l’Angleterre que Ken Loach adore, Andrew Black a probablement était influencé par ces immenses friches délaissées par l’homme, qu’une végétation anarchique recouvrira. Designer de formation ayant eu à travailler sur l’architecture et l’espace public, il a fini par combiner sa passion pour la musique avec son travail, faisant jouer à l’espace le rôle du chef d’orchestre, le son comme un vecteur unique rebondissant sur la première structure venue. Empilant les couches de ces sons envoyés sans attaches, Andrew Black empile le tout, recouvrant telle une plante envahissante les scories rendues possibles par une absence de volonté de maîtrise. Hypnotiques, les six plages de durées variables (de plus de 15 minutes pour l’introductif Rhyolite à 1 minute pour Ferric Oxide) sont aussi un défi à notre capacité d’écoute. Celle-ci sera poussée à son paroxysme sur Particle Float, drone à la limite de soutenable, qui nous questionne tout autant sur le pourquoi, que le comment, et surtout sur notre volonté de passer le cap de l’inconfort pour y déceler quelque chose qui pourrait ressembler à de l’art. Entre performance d’art contemporain, recherche sonore et nouvelle dimension assumée dans le domaine de la construction Ultra Materials est à l’instar des territoires délaissés d’une banlieue mancunienne, une zone inconfortable dans laquelle nous aimons nous reposer afin de contempler les vestiges de ce que nous ne voyons que comme une dystopie par peur du vide. C’est ce vide que blackbody_radiation synthétise.




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