Pour ce troisième album des Caennais de Häschut, Raphaël Martin (membre éminent de ce groupe qui montre que Caen ne se limite pas à un club de foot qui fait l’ascenseur et à un rappeur à succès) dira à propos de celui-ci « Pas de concept, c’est ça le concept de cet album, et une totale acceptation des erreurs et des anomalies. » D’où le nom « Antipattern », une erreur dans la conception d’un programme informatique. Häshcut a donc fait de l’erreur l’accident possible à ne pas réparer, quitte à voir un morceau prendre une forme nouvelle (« Release Party » semble être la forme la plus éclatante de la lutte entre une forme de titre au formalisme carré et des lignes de frictions, des accidents.) . Toujours dans une veine psychédélique (même si le mot est ici très restrictif), capable de commencer par un décapant et dansant « Black Metal Surf Nazis Must Die ! » , ce nouvel album de Häschut est conçu comme un tableau avec des perles à repasser. On ne pense pas à l’infini petit, au détail ultime, car on sait qu’avec du recul, il va nous apparaître une forme, un paysage, et là en l’occurrence des morceaux accidentés et dépourvus d’une trame sage. Huit titres, ou huit propositions de vous affranchir du conformisme, sans pour autant que celui-ci devienne la nouvelle norme. « Antipattern » est un code joyeusement détraqué, coloré et pourvue d’une âme d’enfant à qui, quand même, on ne la fait pas. Foncez, et répondez, si c’est possible à cette question « Eros, Are Questions the New Answers ? » .