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Quatre ans après Cream Parade, le Belge Manu Louis est de retour, avec un troisième album taquin à souhait (Club Copy) dont le visuel détourne – en version graffiti signée Escif – la pochette du fameux Abbey Road : en creux, il s’agit d’aborder le phénomène de standardisation qui affecte le monde, portée par des multinationales à l’appétit sans commune mesure, qui voient dans nos différences un frein à la consommation. Résistants involontaires – les machines dont ils ont la charge photocopiant les documents de travers, pour en créer de nouveaux – les gérants incompétents du magasin Club Copy, au bord de la faillite, se font malgré eux les porte-étendards d’une révolution à venir, qui sert de cocasse point de départ aux dix nouveaux morceaux du producteur basé à Berlin, publiés par le label Bruxellois Igloo Records (Mélanie de Biasio, Sacha Toorop, Anne Wolf). Nous voilà embarqués dans une folle embardée de pop électronique groovy à souhait, en français et en anglais : Manu Louis tient le volant mais ne voyage pas seul, Héctor Arnau (Las Victimas Civiles), Lynn Cassiers et Vicente Arlandis posant ici et là, toujours à propos, leurs voix sur des textes à la tonalité ambidextre, entre lucidité consciente et second degré sans ambages ni flatterie, même si un morceau comme Winner – d’une spectrale beauté, music-hall hanté – parvient à relier les deux rives d’un propos toujours cohérent. Pour la vénusté du geste, ça donne envie de se rendre au Club Copy et de payer pour des photocopies ratées, mon inutile licence d’histoire (sauf pour le Trivial Pursuit, où je gagne systématiquement, because 160 de QI et une culture générale de dingue) peut-être se transformera en doctorat de l’École des Mines, à moi la thune et adios les chroniques sous-payées, un grand merci à Manu Louis et son inventivité sans bornes ni œillères !




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