C’est alors que j’entendais « It’s over » à la radio que j’ai commencé à m’intéresser au travail musical de Sondre Lerche (né en 1982 en Norvège, actif depuis 2001). À elle seule une définition du « cool », la musique de Sondre Lerche c’est quoi ?
Chansons acoustiques solo plus jazz standard plus musique de big band plus mélodies pop plus électro zarbi plus textes génialement loufoques égalent musique de Sondre Lerche. 100% différente, 100% cool.
Apparu dans les années 1950 le cool jazz c’est d’abord - paraît-il - Miles Davis. Permettez-moi d’en douter. J’ai envie de tout réécrire là. C’est que je m’intéresse de près, de très près, à tout ce qui est « cool ». Pourquoi ? Ben parce que c’est agréable de côtoyer des gens cool évidemment. Pourquoi s’emmerder à faire des trucs embêtants genre aller bosser, être poli, et fêter Noël en famille si on peut écouter du Sondre Lerche toute la journée en pyjama ?
On se trouve loin, fort loin de l’album « Birth Of Cool » de Miles Davis. Je suis convaincue que l’éthique musicale de Sondre Lerche s’apparente néanmoins à quelque chose d’approchant.
C’est aux textes de Spain que ceux de Sondre Lerche me ramènent. Intenses, sensibles et surtout, surtout, cool. Il les chante de façon ultra-détendue. Ça détend comme le fait le hammam sur certain(e)s : abrutissant et purifiant. Tout paraît si simple après un hammam : manger sainement, supporter le son de l’aspirateur, être bloqué dans les bouchons, etc etc.
Sur le dernier album de Sondre Lerche Avatars of the Night, on éprouve une pensée nostalgique pour feu Jeff Buckley, pour Devendra Banhart. S’il était leur bébé, il ressemblerait à une sorte de Jimi Tenor (le corps) featuring Jay-Jay Johansson (le coeur) croisé avec Schneider TM (les couilles) (totalement improbable le gosse). Je dis ça, je dis rien.
Les cuivres et la façon dont Sondre Lerche en use sont eux aussi super cool : spontanés (mais pas pour autant improvisés), ils soulignent la clarté du chant, presque lyrique sur certains morceaux (« Special Needs »), ne le parodiant jamais.
La définition du « cool » (oui, j’ai encore cherché sur Google) : « présent, concentré » et surtout, surtout, sincèrement « intéressé par son environnement ».
Si ces précisions peuvent à juste titre paraître bidon, je pense au contraire que ce que l’on trouvera à travers cette définition est un sentiment de l’ordre d’une rencontre avec l’authenticité. Exactement ce que cet album de Sondre Lerche nous inspire.