> Critiques > Autoproduits



Exécutée par trois femmes – princesse, sage matriarche et puissante reine -, la danse traditionnelle Samaia, née en Géorgie à l’époque proto-chrétienne puis évoluant au fil des siècles, avait vocation à célébrer Tamar 1er, fille aînée de Georges III, à qui elle succéda et dont le règne (1184 – 1213) est considéré pour son royaume comme un âge d’or, en témoigne l’épopée Le Chevalier à la peau de panthère, consignée à la même époque par Chota Roustavéli et dont les 6 000 vers lui sont dédicacés.

Après un premier album publié en 2019, le trio SamaïaEléonore Fourniau, Noémie Nael et Luna Silva – s’est attelé à un copieux opus, proposant pas moins de treize chansons interprétées en douze langues différentes (du Kurdistan à la Bretagne, en passant par l’Occitanie et l’Angleterre), dont la mélancolie rassérénante fera tourner têtes, cœurs et pieds.

Enregistré entre décembre 2020 et mars 2021, Traversées se construit autour de mélodies traditionnelles chantées a cappella, mais pas que : percussions derviches (Avlaskani Cuneli, on pense à DakhaBrakha), contrebasse, flûte, duduk, zurna, derbouka et cajón accompagnent Samaïa dans leurs pérégrinations, entre Orient et Celtie – en perspective, un très beau voyage, dans le temps et l’espace, où avec grâce tout s’unit, parce que la musique est un langage universel. En ce sens, explorer le réel ne sera jamais une fin en soi ; il faut savoir se traverser soi-même, ou se laisser traverser par les autres, et alors la lumière n’en sera que plus belle.




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.