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Chronique en deux temps : il y a quelques jours, j’avais écouté le nouvel (et quatrième) album des parisiens de Tales and Remedies, j’avais trouvé ça super chouette, j’ai dansé dans mon salon, pris des notes exaltées, mais comme j’étais bourré, j’ai tout effacé (clic droit / supprimer) et maintenant que je suis à jeun, je crains de ne point retrouver la flamme initiale. Par chance, le duo franco-britannique formé par Joanna Kirk et Guillaume Cousin est particulièrement suivi sur ADA alors, au pire, il me suffira de me glisser dans les pas glorieux de mes illustres prédécesseurs chroniqueurs et d’évoquer Neil Hannon et The Go-Betweens. Cool, le job de chroniqueur, non ?

Dès les premières mesures de Home, ce qui frappe et me relie en pensée à cette soirée alcoolisée durant laquelle Soak my Soul into the Sea - Pt. 1 me transporta aussi haut, c’est la diabolique précision mélodique d’un titre que je me souviens désormais avoir écouté en boucle : le chant désabusé et les arpèges électroniques, le refrain répété et répété et répété sans lourdeur, les chœurs discrets, le piano quasi-bar et la fin électronique abrupte qui vous dit hop on relance la chanson. Là, avec Home, on tient le genre de mini-tube pop dont l’underground raffole. Quelle légèreté, quelle mélancolie, quelle clarté ! Cocoon meet Micky Green meet Leslie Feist, etc. La décontraction et la beauté, alliage rare.

La suite est du même acabit et évoque – batteries foisonnantes, harmonies vocales et cordes à l’appui – la sainte trilogie (The Zombies, The Beatles et The Kinks), mais toujours il y a cette folle touche de modernité, le chant trafiqué des chœurs (The Ghosts), les ponctuations électro new wave mêlées de guitares jangle pop (You alone and I) et un certain minimalisme dark lounge (le si touchant Why 1).

L’ensemble est maîtrisé au possible, sans jamais que la production ne desserve les compositions, tant elle se met au service des interprètes. Il faut dire que Tales and Remedies réunit une fine équipe, dont on a croisé certains membres chez Diving With Andy (l’excellent multi-instrumentiste Julien Perraudeau), Melatonine (le guitariste Matthieu Imberty) ou Nguyên Lê (le batteur Alex Tran). Une telle et si belle tribu, forcément, il fallait que la fête fut, et c’est à travers du seul titre chanté en français – Quel incroyable matin ! - que l’orgie se prolonge, jusque dans un Time to wake up !nourri de chants d’oiseaux et l’intro sauvage de Look for something more, rappelant les délires prog rock de Muse, et son accomplissement libérateur. Je n’avais pas rêvé, Soak my Soul into the Sea - Pt. 1 est de bout en bout excellent, surprenant, jamais là où on ne l’attend.




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