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  • 7 avril 2023 /
    Deus
    “How To replace It” (Pias)

    rédigé par gdo
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Hasard du calendrier, ou karma, nous avons annoncé la mise en ligne de notre tribute, une relecture d’In a Bar, Into the Sea, la même semaine que Deus annoncé la sortie d’un nouvel album. Événement s’il en est, le groupe de Tom Barman n’avait rien sorti depuis 11 ans, continuant quand même à écumer les festivals avec un catalogue de chansons suffisamment solides pour tenir. L’usure, l’envie de chanter autre chose, la phrase How to Replace It s’est peut-être imposée, c’est ainsi que j’ai la faiblesse d’interpréter ce titre et ce retour. Car le groupe d’Anvers avait encore des choses à dire, à écrire, n’en déplaise à ceux qui pensent comme moi, que depuis Ideal Crash (titre prémonitoire) la production des Belges n’avait plus rien de commun avec trois premiers albums détonants, épatants, fulgurants, s’inventant un son là où certains en étaient encore à chercher à écrire ne serait ce qu’une bonne chanson. Audacieux, le groupe l’a longtemps été, et ce nouveau chapitre qu’il écrit avec How to Replace It répond à cette ligne de démarcation qu’il a toujours tracé entre ses productions et le tout-venant.

Pour ce nouvel album, Deus a multiplié les pistes, les lignes directrices, pour accoucher d’un album tout aussi difforme qu’extravagant dans son inaptitude à rester dans un style. Bancal par essence, le disque est une sorte de butte de permaculture, là où l’hybridation est naturelle, où chacun se nourrit de la dépouille de l’autre, pour la faire renaître dans un autre corps diffèrent. Avec à sa tête un Tom Barman, crooner qui ne s’ignore plus, poète abstrait qui se libère (quelle surprise que Le Blues Polaire, poème en français et en duo), Deus marque une rupture avec son silence, mais pas avec ce qui a toujours fait le sel de leur production, celui de ne jamais nous emporter dans sa globalité, mais de nous absorber pour la vie dans ses fragments. Si on entend moins la guitare et plus les claviers, le souffle juvénile de Worst Case Scenario est toujours là, plus maîtrisé par le temps qui passe, mais irradiant toujours cette envie de ne pas rester immobile, de casser les codes, de regarder ailleurs, même par un simple hasard.




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