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Il n’en fallait pas moins de trois labels œuvrant à l’unisson pour publier le copieux album du tromboniste munichois Le Millipede, alias Mathias Götz, collaborateur occasionnel de Efterklang, Color Haze ou The Notwist mais également cheville ouvrière de formations telles que Hochzeitskapelle, Landlergschwistern, Lovebrain et Diskotäschchen.

Derrière un artwork sublime réalisé par Elisabeth Forster se nichent 27 compositions si denses qu’une myriade de pattes ou d’ailes ne suffisent pas à en arpenter les terres étranges et foisonnantes. A l’instar de son totem diplopode, Mathias Götz chemine en spirales pétillantes au gré d’arrangements aventureux toujours surprenants : imaginez une kermesse qui se tiendrait dans les sous-sols à Broadway, conviant Coltrane, The Beach Boys, Sigur Rós et Robert Wyatt, et l’exultation folle qui en résulterait.

Ainsi passent (trop rapidement) les fabuleux dix premiers titres de Legs and Birds, avant que les gazouillis d’oiseaux ne prennent le relais des vocalises délirantes et néanmoins harmonieuses de Le Millipede, pour une échappée field recording faisant office de piqûre de rappel : le temps n’est pas éternel et le jour où les oiseaux ne chanteront plus, tout paraîtra plus vide qu’il ne l’est déjà en nos amères intériorités.

Ici, la paruline des pins, le faucon pèlerin et le goéland leucophée se donnent rendez-vous pour une chorale de piaillements, de babillements et de pépiements particulièrement apaisants. De fait, Legs and Birds est un double album à la dichotomie étrange, qui pourra dérouter le profane mais s’avérera profondément salvateur lorsque nous vivrons dans des bunkers aseptisés, nostalgiques de fêtes sensorielles qui jamais plus n’auront lieu en dehors de nos bien mélancoliques mémoires.




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