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Parle moi, je veux te parler, c’est ainsi que s’ouvre l’épatant « Mumbo Jumbo » de Dragon Rapide. S’il était nécessaire, l’album est un grand coup de pied dans le fondement des apologistes séniles qui parlent depuis longtemps de la fin de la pop rock à guitare, comme certains parlent de la mort de la littérature entre deux « taisez vous » ou bien encore les castrés plutôt que castrateurs qui affichent chez eux non pas la plaque bienvenue chez nous, sur du bois vernis, mais plutôt celle avec la mention, c’était mieux avant.

Nous sommes en 2021, et il est salutaire, voir vital d’offrir à la génération actuelle des hymnes pop rock aux mélodies ravageuses (depuis une les Adventure Babies, une chanson comme "Ghost" ne nous avait pas donné autant envie d’investir dans un combi pour partir sur une route des vacances à inventer) à une époque où la binarité musicale s’unie ou se bat avec l’asséchement du vocabulaire.

À l’image de la pochette qui nous parle à la fois de la tradition, mais de la fête et de son ingrédient principal, la couleur, le disque fait voler les étiquettes pour s’en servir de confettis pour cette fête pop rock, orgiaque et bienvenue. Rien qu’une écoute de « The rock Bottom  » est un sens interdit à l’immobilité, à danser comme si on entamait une course de demi-fond sur place, le coffre grand ouvert pour laisser les poumons alimenter un refrain, clash au nombrilisme de la création actuelle.

La tribus pop de la perfide Albion (qui n’a jamais aussi bien porté son nom que ces dernières années) va nous jalouser et regretter son Brexit pathétique, car trois français réinjectent dans une énergie folle à un style qui s’il vivait encore, ne savait peut-être plus discuter avec ses contemporains, et à ce niveau « Mumbo Jumbo » est une passerelle indéniable, sans jamais pourtant utiliser la facilité contemporaine qui ne raisonne plus qu’en gain de temps. Dragon Rapide eux font dans la recherche du plaisir, un hédonisme contagieux maîtrisant son art, sans jamais tomber dans son missel, mais sachant lui offrir une lecture nouvelle et attirante.

Référencé, le disque est la quintessence d’une musique que nous aimons (et pas aimions tant), qui a le pouvoir de ne pas nous faire tomber dans le nostalgie, sauf peut-être celle de ne pas être plus jeune pour se défouler à l’écoute d’une suite de chansons qui n’ont qu’un défaut, celui de nous empêcher de faire un choix. Nous ne sommes pas prêts de terminer cette conversation avec eux. En feu.




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