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Après un changement de line up salué ici, qui aura permis au groupe de « muscler » son jeu comme disait mémé Jacquet à Robert Pires, Niandra Lades revient de plus belle avec un album qui pourrait transformer l’essai (je vais arrêter les clins d’œil au sport)

L’album débute comme la plupart des albums des années 90 bénies commençaient, sauf que la plupart s’écrasaient dés la deuxième chanson. Là « Wrong Way Men » est un amuse-gueule, avant un repas pantagruélique, non pas par la consistance lourde, mais plutôt par la profusion de morceaux tous plus implacables les uns que les autres.

Avec « You Drive My Mind » & « The Same Boat » une pop rock qui ne dépareillerait pas dans une petite anthologie des influences possibles d’un New Order joueur qui se serait décoincé le col de la chemise pour une plus ouverte sur un T-shirt de Pavement.

Impossible de ne pas penser aux morceaux les plus calmes des Smaching, dans l’utilisation des cordes (# Untitled w/bass), dans les inflexions de la voix (que l’on retrouvera sur « Don’t Throw Your Rights » ). Impossible de ne pas fondre sur ce duo pendant lequel la bataille avec la mélancolie est heureusement perdue d’avance. Une basse qui n’est pas sans nous rappeler le meilleur de Compulsion (Malvo), et un titre qui semble nous tournoyer autour, essayant de nous choper le mollet, et finissant par y arriver, nous noyant sous un nuage de brume. Niandra Lades pose les jalons d’un standard pour la scène. « The Witches » est un tube de plus d’un groupe qui tout en connaissant bien ses classiques, n’essaye pas de les "cloniser" . Et le disque prend de l’épaisseur (Where is Your Smile), s’éloigne des rives de la pop pour une excursion vers un titre qui verrait Primal Scream croiser le fer avec Mogwai. C’est puissant, pesant, tendu, mais on y perçoit la lumière d’un feu puissant.

Ce sera le moment de se quitter sur le morceau de bravoure (It’s Time), lent, mais derrière, on sent irrémédiablement une tension percer. C’est prenant, se rangeant dans la liste des morceaux que nous ne voudrions pas voir finir. Il y a comme un aurevoir que l’on craint être un adieu, une montée émotionnelle après laquelle il sera difficile de redescendre, une conclusion parfaite d’un disque que nous réécouterons indéfiniment, comme nous foulons un front de mer sans interruption, happés que nous sommes par le spectacle à la force infinie.




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