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Après un dernier album salué ici, le projet Poupard, claque monstrueuse de l’an passé, David Litavicki revient pour un troisiéme album (nous ne disons pas second car la suite est obligatoire.) de Bleu Russe, le grinçant « Serrures et Palmiers ».

Fils illégitime et dévergondé de Michniak (Ca Fait du Bien), cousin présentable de Stupeflip (Les Petits Cocotiers de Lolo), thuriféraire du punk au seuil de l’enfer (Pouce en l’air) ou frère de lutte verbale sans concession de Trotski Nautique (Gentil par Superstition), Bleu Russe ne plaira pas à tout le monde.

La poésie y est pierreuse, granuleuse, élimant la peau jusqu’au sang. Les mots sont des balles avec lesquelles David joue, ne soignant pas la chorégraphie, préférant le danger de la chute au contentement de la réussite absolue. Car Bleu Russe parle à ceux qui pensent que la route périphérique n’est pas pour eux et que les chemins de traverses sans confort sont leur quotidien (La Routine est à ce niveau un titre poignant.). Des chansons cabossées (« Phone Number » comme un acte de taxidermie sensorielle, comme l’ultime passerelle avant le chaos) à la lumière aussi diffuse que celle du néon d’une cave désaffectée, « Serrures et Palmiers » est un disque qui ne se donne pas, mais qui se prend comme une facture à régler avant la fin du mois alors que le compte a un dénivelé négatif. On racle les fonds de caisse et on devient expert en échéancier, encaissant du coup le disque par palier afin de ne pas sombrer dans une déprime fatale. Bleu Russe creuse des tombes dans lesquels ils pourraient un jour enterrer ses cauchemars. En attendant, regardez bien, sur les tas de terre poussent quelques fleurs, et des grands arbres.




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