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« Il faut qu’ils soient intégrés a la tradition orale, qu’ils soient transmis d’une personne a l’autre » Ceci est une phrase volée au texte de présentation de ce rennais d’outre monde qui sévit dans nos frissons sous le nom de Malaad Roy. C’est tout ce dont j’ai besoin aujourd’hui nuit, que quelqu’un vienne me parler, keep in touch, de sa vie intime qui ressemblera dans les sons a ma vie intime, quelque part, un peu, que ce soit gentil, que ce soit sage, que ce soit surtout beau. Alors je me réconforte a l’écoute easy de ce petit lopin d’un qui s’offre comme une petite joie, comme une main sur l’épaule, comme un silence en regardant la mer au lever, entre deux amis qui n’ont pas besoin de beaucoup plus pour tout se dire. Revenir à la source sans oublier qu’on a marché jusqu’ici, regarder les étoiles en sachant qu’on a marché sur la lune. Cette petite merveille, ce moment hors du temps, ce laps de ciel bleu entre les nuages, vient en câlin, un vent chaud dans la nuque. Forgé entre le hip-hop et la folk, ce brestois nous offre ici sa face la plus rituelle, la plus douce aussi, une humanité simple de chemins de promenades, de paroles parfois rasant les poésies dadaïstes, surréalistes, parfois sensiblement banales comme un geste, enveloppés comme un biscuit chinois, a fortune cookie, dans de riches compositions qui picorent l’art, ci et là, de classiques américains et de futuristes transalpins, on pourrait citer Ben Howard, on pourrait citer Fink, on pourrait se citer tant on a besoin de cette émotion dans nos plèvres. Outre les délicates compositions longeant le merveilleux chaos de l’improvisation désordonnée dans une buée Pink Floydienne-Peter Gabriellienne (Seafaring Hero), on découvre l’enchantement de l’égoïsme, puisqu’il traine dans cet Ep., des introspections désalignées qui tissent le portrait de cet artiste de voix tremblante et d’âme en quête de tout, qui va doucement imprégner nos ouïes d’un monde de rythmes shamaniques et de guitares témoins, ensevelies génialement dans l’idée du son, du bonheur auditif dans toute sa nudité, c’est un moment offert, c’est un instant puissant de repos, de paix, de vol par-dessus les mondes, un instant sans accidents, sans les dents de scies, sans les falaises, un flottement léger que s’octroie l’esprit quand il lui est permis l’évasion. Introspection, parce que ce disque est un parcours voué a retrouver quelque chose, un état d’âme, d’esprit, un instant parfait, un bonheur, une odeur, un son, un détail merveilleux, si facilement accessible quand un guide vous y porte, « They all left » parle alors d’un retour de tous ces départs, d’une foi humaine dans le jour, d’un bonjour, d’un banal bonheur de se savoir vivre, en vie, et mettant en musique ce vécu, un Ep. Doux, intime, naturel et apaisant, pour se trouver soi même, au bord du temps, dans un monde de folk riche en saveurs, composé dans l’exquisité du talent, et réussi dans sa courte durée.




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