Tu es une sacrée saloperie ? Oui c’est à toi que je parle, oui toi qui hantes nos nuits, qui rôdes au dessus de nos lits, de ceux de nos proches. Tu auscultes les corps d’un coup de faux plein de retenue pour soulever nos draps, tu auscultes nos corps, et quand tu jouis du spectacle, tu emportes avec toi ceux qui étaient un des piliers de nos vies, rendant celles ci de plus en plus difficile à vivre, avant que tu finisses par nous en délivrer. Mai ce n’est pas ton seul paradoxe, car avec toi, l’art se sublime, et la musique n’est pas épargnée, loin de là. Nous ne comptons plus les morceaux pré-mortem, les allusions à une fin prochaine. Tu as ce don de nous faire sublimer nos maux pour que nous les contemplions sans jamais nous lasser.

Harold Martinez a son lot de rencontre avec toi. C’est presque un intime avec toi, malheureusement pour lui. Mais son art serait il aussi fort sans toi ? tu vois saloperie que tu es quand même ignoble dans ton genre. Car le talent est là. L’écriture est forte, l’interprétation toujours à souffler sur notre épiderme, nous glaçant les sangs tout en donnant à nos âmes le doit de s’élever vers quelque chose de plus haut de plus puisant que ce que le monde contemporain nous offre. Avec « The Grim Reaper » aucun doute, ton souffle froid anesthésie nos nuques, mais les vibrations de Harold Martinez empêche notre corps de se figer, de se refroidir définitivement, faisant de son feu de vie une oasis pour nos âmes en perdition, en quasi reddition vers l’inéluctable.

Depuis que David Eugene Edwards a laissé son 16 horsepower, il ne nous avait pas été donné d’écouter un tel combat entre le bien et le mal, entre la vie et la mort. Harold Martinez tremble de partout, et les vibrations de ses chansons et de son interprétation sont l’assurance que la vie reprendra toujours son droit, quand bien même, ce soit au prix d’une lutte sans merci.

Que ce disque hante tes nuits, comme il peut éclairer nos jours. Sublime combat.