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Ce dernier EP date en fait d’avril 2016. Alors bien sûr, le chroniquer alors qu’un album arrive, c’est anachronique. Mais un disque de Bajram Bili, c’est comme un cadeau, une lettre dont on a reconnu l’auteur à l’écriture sur l’enveloppe et dont on sait que le contenu va nous procurer un immense plaisir. On a en général deux attitudes possibles : déchirer l’enveloppe au plus vite, ou la poser sur un coin de table et l’observer, savourer cette instant qui précède le bonheur et le goûter le plus longtemps possible ; créer un peu de frustration pour que l’explosion soit encore plus puissante… attendre encore un peu, et profiter d’un moment de calme, d’un de ces cours passages de la vie où plus rien ne peut nous déranger et, enfin, l’ouvrir. Voilà comment j’aime profiter de Bajram Bili.

Depuis l’excellent Saturdays with no memory, j’avoue que je guette avec impatience ses sorties. Dans l’océan électronique du moment, Adrien Gachet est une sorte d’île paradisiaque. Parce que sa musique sonne vraie, juste, parce qu’elle donne envie, parce qu’il en émane un immense parfum de liberté. A mon sens, c’est ce qui fait l’essence de sa musique.

Plus que de mélanger les sons avec intelligence, il fait se chevaucher et se répondre des séquences qui semblent parfois vouloir vivre leur vie chacune de leur côté. Mais en architecte magicien, Bajram Bili arrive à coordonner tout ça avec brio. On a littéralement la sensation qu’il sait donner vie à ses machines. Là où d’autres se contenteront d’utiliser des sons pour faire vibrer le dancefloor, lui arrive à leur insuffler ce petit supplément d’âme qui fait toute la différence.

J’ai trop attendu, et voici que les premiers titres du prochain album, Remembered Waves, sont déjà en écoute sur la toile ! Il ne vous reste plus que quelques jours pour vous mettre à la page, dévorer Need Meditation pour pouvoir vous lancer dans la suite sans perdre le fil de l’évolution de cet artiste.