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Un voile nuageux, une brume dense en guise d’artwork d’où émerge le nom de Franck Rabeyrolles, qui pour ce nouvel album s’est séparé de son alias Franklin pour lever pudiquement le voile sur le panorama de ses émotions.

En effet, dés Windows, Frank Rabeyrolles d’une voix légèrement vocodérisée (peut-être une forme de protection) se livre « music is my psychotherapy (…) it would be fun to forget everything (…) when I take my guitar I feel better(…) et livre ainsi la raison d’être du disque.

On pourrait alors craindre la plainte sans fin, mais heureusement à aucun moment la lourdeur ne viendra peser sur le disque notamment par une richesse et une variété des compositions assez remarquable.

Les 13 morceaux qui composent Built To Swim offrent un panorama vaste et ouvert : compositions quasi-instrumentales comme sur Lisboa, perle faussement acoustique où piano et cordes sont élégamment mis en perspective par des arrangements électroniques subtils et émouvants.

Sur d’autres morceaux toujours à dominante instrumentale, l’approche, est plus lumineuse, voir quasi pop ( Luminiscent ou Something , tandis qu’un troisième courant se veut être (presque) porté par une envie dansante (Phosphorus ou l’excellent (Avalanche qui ne ferait pas tâche sur un dance-floor dont le physio à l’entrée s’appellerait Sébastien Schuller.

à l’écoute du disque, il est inévitable de pas mentionner la dimension cinématographique qu’inspire ces compositions, et notamment le très efficace Third Skin que l’on pourrait croire sorti directement de la BO de Blade Runner.

Il ne faudrait pas pour autant sous-estimer l’autre fil directeur du disque à savoir les compositions où Franck Rybeyrolles chante et se livre plus ouvertement notamment sur le sublime titre éponyme, bel ode « Achabien » fragile et nostalgique.

Le final talk to me et le sublime weak feeling laisse entrevoir de manière plus directe, sans masque la voix et les émotions de l’auteur pour deux morceaux aussi touchants que superbement composés et arrangés.

Avec Built To Swim, Franck Rabeyrolles se dévoile et nous offre un disque dont la sincérité et l’émotion patinée sous un vernis synthétique nous embarque lentement au delà de ce voile nuageux, cette brume dense, vers un horizon lumineux et vibrant : « (…) amake a chance, take your freedom (…) and dissapear away (…) »




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