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Après deux EP qui sont passé inaperçues ici, voici le second album de Cheatahs, le bien nommé « Mythologies ». Car le quatuor n’a pas été chercher ses références dans les tendances ou la culture mainstream. Déjà l’album tire son nom d’un recueil d’essais de Roland Barthes traitant de la sémiotique et des mythes parue en 1957, et fut inspiré par nombreux thèmes comme les souvenirs-écrans de Freud, le fait d’être hospitalisé en pleine tournée, la méta-modernité ou encore le syndicalisme (certains feront long feu avec leur culture collée au chatterton, alors qu’ici nul écran de fumée pour cette musique qui fissure les murs).

Après cette introduction ce qui nous saute aux oreilles c’est que le groupe nous offre un shoegaze un rien aseptisé avec des cousinages évidents avec un album de Sonic Youth regroupant les morceaux chantaient majoritairement par Lee Ranaldo. Le disque combine deux mouvements du rock aux guitares bavardes mais jamais solistes des années 90, faisant une sorte d’aller retour perpétuel entre New York et Oxford, mélangeant les jeux soniques de certains Boo Radleys avec les mélodies alambiqués d’un My Bloody Valentine plongé dans un bain d’acide qui serait à la diète pour surconsommation de sucre.

Si l’ensemble n’est pas désagréable, il est quand même victime de ses références mais aussi de sa longueur, une gageure pour cette musique qui est source d’un épuisement digne d’un marathon dans les plaines grecques sous un soleil de plomb, sans une goutte d’eau. Après un titre comme « Channel View » un temps de repos est nécessaire sous peine de devoir signer une sixième semaine de congés payés pour des oreilles fatiguées certes de bonheur, mais fatiguées. Au lien de cela le groupe embraye avec « In Flux » un titre qui plane au dessus du sol sans avoir prévu de sortir le train d’atterrissage. Et il en sera ainsi tout au long de ces 13 morceaux qui nous feront voyager (Deli Rome / Colorado), apprendre le japonais (Murasaki) mais aussi tendre une passerelle avec Barthes le temps de « Rêverie Bravo », morceau concluant cet album à l’architecture mythologique et au son dionysiaque pour peu que l’on en abuse pas trop quand même.




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