Après quelques années et plusieurs dizaines de concerts en Europe et aux USA, Lena Deluxe, chanteuse et multi instrumentiste originaire de Lille, sort enfin son premier album intitulé « Mirror for Heroes ». Enregistré à New York sous la houlette d’Henry Hirsh (Lenny Kravitz, Mick Jagger,…) la réalisation de ce disque ressemble à un conte de fée qui a mal tourné. Cette histoire, c’est Lena elle-même qui en parlait le mieux il y a quelques mois sur son blog où elle racontait son périple américain durant lequel elle était tombée gravement malade, seule et sans protection sociale. Une mésaventure qui va néanmoins aboutir à l’enregistrement des dix titres de « Mirror for Heroes » dans une ambiance sous prozac. Du coup, le résultat est palpable à l’écoute de cet album down tempo, mélancolique et gracieux, où la voix de Lena se balade en apesanteur sur plusieurs octaves. Un disque à la production épurée qui capte la moindre émotion et porte des envolées lyriques soutenues par des réverbérations savamment dosées . Un véritable travail d’orfèvre qui s’ouvre sur une ode aux Beatles de Hambourg (Reeperbahn ) et enchaine avec un clin d’œil aux Rolling Stones période « Let It Bleed » (Kill the King). Pas de doute, Léna Deluxe maîtrise ses classiques, les ambiances sixties et l’accroche est instantanée à l’écoute des trois premières pistes. Au fil de l’album, on découvre également des similitudes avec PJ Harvey (Nowhere to go) ou le folk néo psyché des Fleex Foxes (Tears of Rain). Souvent, les mélodies et les harmonies vous arrachent le cœur comme avec le sublime morceau « Ink », sans conteste un des sommets de l’album où Lena nous rappelle le meilleur de Joan Baez. Même si l’ensemble de l’album manque parfois de folie (là c’est mon goût immodéré pour les bizarreries psychédéliques qui reprend le dessus) Lena Deluxe signe avec « Mirror for Heroes » un grand album Pop dont on va forcement entendre parler dans les semaines à venir. Une artiste singulière et un album à découvrir absolument.