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Si la fragilité des sentiments mélancoliques devait être magnifiée par un disque, une voix ce serait pour moi avec le premier album de Rocky Wood. Ce quintet américano suisse a des mains de velours qui accompagnent cette voix si doucement éraillée, si subtilement triste, empreinte d’une belle énergie créée par la mélancolie.

« Shimmer » a ce je ne sais quoi qui fait de ce disque un naufragé des années 90’s que nous aurions miraculeusement récupéré sur les berges de l’Ohio, non loin de Louisville. Le disque est animé par ce qui faisait de ces années musicales une époque à part, comme si le bruit ne se faisait pas entendre, submergé par celui des sentiments qui eux pouvaient nous plonger dans des abimes de détresse. « Shimmer » est à cet égard un disque bruyant, car nos oreilles sont pleines, remplies de cette sensibilité parfaitement traduite en musique. Là deux notes de piano vous font chavirer rattraper in extremis par la voix de Romina, ici des arpèges lumineux dont la lumière sera atténuée par une basse suscitant les pas d’un géant, tout est fait pour jouer des contrastes, nous maintenir dans un équilibre précaire sans pour autant nous désorienter et nous perdre. Non, les chansons nous tiennent en haleine les unes après les autres, tout à la fois lumineuses et ténébreuses à la fois.

Un écriture somptueuse (une écoute de « Run Away » vous convaincra d’en découvrir plus encore), des arrangements (« Sandstorm » comme une évidence) qui sont d’une précision quasi machiavélique, le tout pour un disque en tout point remarquable qui est un petit miracle musical, mais un grand disque en définitive. Chef d’œuvre.




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