Ce nouvel album des Montpelliérains aura traversé notre année, sans jamais que nous prenions le temps d’en parler, n’imaginant pas une seconde pouvoir stopper les mouvements de nos bras et de nos jambes aspirés par cette électro punk d’une efficacité redoutable.
C’est donc après avoir ingurgité une bonne dose de décontractant que je me décide à vous parler d’un des grands oubliés de l’année, le « Barry » de Marvin. Ce disque est comme un revenant, un corps reprenant vie sur les cendres encore fumantes du punk, un corps retrouvant la vie grâce à des infiltrations électroniques irradiant des muscles sclérosés. Et le réveil est aussi brutal que les déflagrations qui ont eu raison des murs d’enceinte du château ornant la superbe pochette du disque. Aussi violent que dansant, « Barry » est le pendant punk de Daft Punk, renvoyant les casqués dans une école de marketing pour y désapprendre. Comme chez Daft Punk les pas de danse ne se trouvent pas spontanément. Nous seront souvent dans le même état qu’un Jerry Lewis en état de grâce un soir de bal d’une promotion universitaire, le corps décapité par une rythmique qui ne connaît pas la routine, et la simple écoute de l’introductif « Tempo Fighting » pourrait remettre Marvin au centre d’une bataille sans merci entre les défenseurs d’une musique propre et pailleté, et ceux plus "Marvinienne" d’une danse dans la sueurs et les heurts. Et puis le disque est aussi bourré de clins d’œil, d’humour entre le « As Noisy As Possible » qui nous fera ressortir la discographie des Thugs, le « Giorgio Morricone » qui nous plonge dans l’univers de Ennio Moroder ou enfin de « Jey ferson » qui découpe tout sur son passage.
« Barry » n’est pas tout blanc, ni tout noir, c’est un disque tout de même d’une radicalité amicale.