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On ne se lassera jamais de l’écrire : les Pet Shop Boys, deux décennies durant, furent les maîtres incontestés de la pop-song lacrymale. La paire Neil Tennant / Chris Lowe réussit effectivement à écrire des tubes intemporels en toujours y incorporant un supplément d’âme, une profondeur très intime (et souvent autobiographique). Des fulgurances telles que « So Hard », « It’s a Sin » ou « Being Boring » (la liste est longue) ne cherchaient pas seulement à envahir les ondes ou à faire trémousser les corps ; ces chansons voulaient directement converser avec l’auditeur, de manière adulte et concernée. D’où les thèmes de la trahison, de l’amour déçu, du regret et du remord que Neil Tennant, avec une plume aussi acerbe que pince-sans-rire, se plaisait à commenter.

Cela pour dire que le binôme nîmois OMOH, en cinq titres tout bonnement époustouflants, retrouve ce miracle de la pop-song parfaite comme les Pet Shop Boys l’envisageaient alors. Il y a d’abord la voix de Baptiste Homo dont la douceur et la mélancolie rappellent la chaleur humaine de Neil Tennant ; puis des compositions à dominante électronique (bien que parfois soutenues par guitares et batterie) aussi grandiloquentes que parfaitement intimistes ; enfin, OMOH, tout en cherchant le groove et le refrain qui tue, ne se départit jamais d’une tonalité maussade, morose, dignement spleeneuse. Cinq titres, un sans faute.

En ouverture, « Hours of Sunshine » possède la logique du hit en devenir : beat new orderien, envolées lyriques à en ressentir un sacré frisson, voix cajoleuse (avec la contribution de Marie-Flore), synthés atmosphériques… Une chanson d’amour (amour foireux, fatalement) en forme de ticket gagnant pour le duo (toute la clique électro-pop française assassinerait pour écrire un tel masterpiece). Dans un registre plus French Touch (on pense à Benjamin Diamond, voire à Daft Punk), « Noire » adopte un superbe rythme funky avant que le refrain ne ramène l’auditeur à certaines méandres nostalgiques. « Interlude Blanche » trouverait sa place dans la scène du bal de « Sixteen Candles » (le classique de John Hugues) tant son effet est aussi imparable que le « True » de Spandau Ballet. Poursuivant dans la noirceur, cette fois-ci en territoire cold-wave, « U&I » convoque les ambiances plombées du « Black Celebration » de Depeche Mode pour les présenter aux résignés coup de blues de… « Behaviour ». En conclusion, « Baïkal Amour » est une ritournelle synth-pop qui parle de cœurs brisés, de désillusions et de souvenirs (en parlant de « Souvenirs », l’ombre du meilleur OMD n’est ici jamais très loin).

Producteurs, réalisateurs, compositeurs, multi instrumentistes, Baptiste Homo et Clément Agapitos sont dorénavant condamnés à l’excellence. Il sera difficile de patienter avant une nouvelle salve de pop-songs offertes par le duo (en priant également pour qu’OMOH, en 2014, enregistre son premier album). S’il vous plait, les gars, votre EP est tellement addictif que l’auditeur junk s’imagine mal devoir attendre six ou sept mois avant d’à nouveau recevoir de vos nouvelles…




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