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A l’écoute de We Fight, deux options sont possibles. La recherche effrénée des références, correspondances, parallèles, similitudes. Ou bien la plongée corps et âme dans ce magma sonore, saturé, excessif. Noyade volontaire, où tous les repères s’effritent...Reste le danger immédiat, évident de cette musique monstrueuse, industrielle, électrique à l’ancienne. Poussée aux limites acceptables des tympans. Le cerveau ne sait plus ce qu’il fait, ni même ce qu’il entend. Sauf le martellement insensé d’une boîte à rythme, des machines. Les riffs inouïs d’une guitare essoufflée. A bout de souffle, cette musique l’est. Et pourtant, à deux doigts de se rompre, elle crache encore, elle se débat toujours. Elle tient debout. Métaphore de l’époque, poussée à la rupture. A la folie, aux excès, aux outrances.

Musique terroriste, même si le terme est parfois galvaudé...Il ne peut être évité pour We Fight. Lancé à plein régime, à pleins poumons dans ces années de feu, le vaisseau s’enfonce loin dans les lignes ennemies. Musique tour à tour hostile, captivante, anti par principe. Mais séduisante aussi, sorte d’avant-garde déjà condamnée. Lucide, violente, vivante. Dont la vitesse signe l’intelligence, le refus de la défaite. Transposée dans l’enfer citadin. Où se déploie alors la finesse sous-jacente de ces torches sonores, épileptiques, grattées à l’os...Habitées par un mal pernicieux, décidé à survivre dans le chaos.




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