Décidément le label Aagoo commence à être un habitué du webzine, et toujours avec des disques qui ne cherchent ni le confort, ni la facilité, mais tendent plutôt vers des productions courageuses, aventureuses ou carrément dangereuses, tant les écoutes vont se multiplier, comme si l’addiction était au bout.

Le musicien qui se présente à nous est suédois. A la fois vidéaste et musicien, Marcus Fjellström’ a travaillé notamment pour le Swedish Royal Ballert et pour le Scottish Chamber orchestra mais également avec plein d’autres ensembles. Sa volonté a toujours été de casser les frontières, de provoquer les affrontements, de se mettre en danger, de ne jamais se conforter dans un rythme de sénateur de la musique qui change de partition comme on change de chemise, changeant juste la couleur, coupant les manches quand le temps le permet.

Et cela se récent dans ses influences. Il y a electronica d’Aphex Twin et Autechre, , les compositeurs du vingtième siècle György Ligeti and John Cage, des compositeurs impressionnistes comme Maurice Ravel and Claude Debussy, et enfin des compositeurs de musique de film comme Bernard Herrmann, Angelo Badalamenti and Zdenek Liska. Certains trouveront une forme d’élitisme, qu’importe, Marcus Fjellström prendra le parti de rendre tout cela abordable, ne se noyant pas dans un mainstream trop vulgarisateur, mais soignant les dosages. Si l’on était contrarié à l’idée de se faire noyer par des références plus qu’imposants, nous allons vite pouvoir nous détendre, « Epilogue M » étant un disque d’une puissance évocatrice telle, que les images comme pieuses nous éviteront de nous écraser face à la volonté de comprendre la structure qui maintient tout cela debout.

Entre la sculpture et la poésie sonore, Marcus Fjellström continue l’œuvre de certains de ses contemporains, laisser le rythme et les sons prendre possession de leurs propres destinées. Aagoo a encore raison.