Le plus dur c’est de tout suivre. Le cdr n’imposant aucune limite, beaucoup d’artistes sortent quasiment tout ce qu’ils enregistrent, alors forcément on est parfois un peu perdu. Time Lag est un fantastique label. Mené de main de maître par Nemo, jamais le label n’a déçu l’auditeur. Et " Thrush chimes in the field haunt " est grandiose. Un disque de folk, tout simplement. Un grand disque de folk, piochant parfois des éléments iconoclastes, piochant également des éléments pop, pour donner un condensé parfait entre légère expérimentation et maîtrise mélodique. C’est fabuleux, beau, comme de voir un champ de jonquilles après six mois d’hiver glacial. Le format court de la plupart des morceaux, favorise l’assimilation, plus rapide que d’habitude. Tout est parfaitement agencé, les morceaux plutôt académiques, la guitare à la main et le verbe haut (pas si nombreux que cela), ou les morceaux plus compliqués qu’ils ne seront finalement pas, car toujours avec un souci mélodique. Derrière Cursillistas, se cache Matt Lajoie et pour une fois il porte bien son nom. Il n’y a presque pas de mélancolie dans ce disque, il y a surtout de la bonne humeur communicatrice, sans être pour autant débile et aveuglante. Tout n’est pas toujours rose, mais il se dégage une atmosphère entraînante, renforcée par le coté artisanale de l’enregistrement. Je vous rassure vous n’aurez aucune allergie à ce disque, même si vous n’êtes d’habitude pas très à l’aise en présence, de shaman, d’hippies sauvages assoiffés de psychédélisme. Car ce disque est avant tout un disque populaire, qu’il ne tient qu’à vous qu’à répandre. Avoir tout de même l’esprit ouvert. A n’en pas douter un des disques de l’année, le talent du bonhomme est indéniable. En vous remerciant.