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Quelqu’un me faisait récemment part de ses humeurs parfois aussi noires que les miennes un soir de victoire du FC Nantes, et de sa méthode pour redonner une belle dose de carburant pour se remettre debout (même si couché c’est pas mal aussi). Bref, moi qui jusqu’à présent plongeais la main dans la boite à Will Oldham ou à Bill Callaghan pour me soigner quand tout allait mal, je découvrais avec stupeur que l’on pouvait se remettre d’aplomb, la tête bien à l’endroit et les idées plus claires, en écoutant ce que certains appellent de la musique, du death black métal (rayez aucune des mentions). Et puis les Zulus sont arrivés. Je vous ai proposé lors d’un dernier volume des compilations ADA des « Kisses » aussi agréable à l’oreille qu’une bise d’un gars mal rasé, piquante, rêche mais chaude à la fois, je vous propose de découvrir l’intégralité d’un premier album éponyme qui pourrait me donner une source d’inspiration quand le moral est à une profondeur qui n’a d’égal que la côte de popularité de Copé dans les milieux cérébralement équipés. Le groupe de Brooklyn, et qui a gravité dans le milieu post hardcore dans des groupes comme Battleship and Prsms, se défini comme un groupe Post- Garage. Le son se rapproche effectivement du bruit que je pouvais faire dans ma jeunesse dans le garage d’un ami, mais la primalité du chant changerait la position du curseur sur une frise chronologique de l’histoire du garage. Je doute que nos ancêtres de la préhistoire (songez le malheur de ces êtres qui n’auront jamais entendu une chanson de Mike Brant !) construisaient des garages pour ranger des hypothétiques automobiles. Hors les Zulus ont en commun avec nos ancêtres une communication quasi animale, braillarde (si on excepte le très flippant « Death » titre quasi incantatoire faisant passer Walking Dead pour une suite édulcoré de la petite maison dans la prairie). Impossible d’ailleurs de tenter de classifier les titres par degrés de sauvagerie tant cette voix se livre une guerre sans merci contre un line up traditionnel mais aussi primaire. On pourra vous conseiller en plus des deux titres déjà cités, d’aller frotter vos oreilles à « To Die In Spain » véritable attaque de cavalerie. Zulus en définitive ce serait un peu Joy Division qui jouerait du velvet Undergound à la manière des Sex Pistols en pénurie d’épingle à nourrice (là je vois trois des dix lecteurs rigoler derrière l’écran). Alors si Zulus ne sera jamais une molécule nouvelle pour soigner une dépression passagère, il serait un bon générique pour remettre le corps à la fois droit par fierté et courbé pour se battre. C’est bon pour le moral.




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