Bien plus qu’un courrant marin, labradford reste ce bloc sonore arrimé à une structure géométrique à la filiation testamentaire en mouvement perpétuel. Il n’est plus ici depuis longtemps question de chanson. Le son est en liberté il navigue sur un liquide amniotique sans qu’une naissance arrive à mettre un terme à ce long pèlerinage aquatique. Posé sur le catalogue pré-fabriqué du post rock, labradford a repris depuis trois albums la section j’entends plus la guitare. La basse a outrance portée par la production enorme de steve albini sur les cordes, labradford s’accorde pour mieux faire regner le desaccord entre le son et le silence. Sur Twenty longue variation à peine troublée par des scories vengeresses de n’être que des sous sons. Si Mark hollis hante ce twenty c’est plus pour la gymnastique de l’étirement que pour l’éloge du silence. Le silence est en bataille depuis longtemps chez labradford, il s’immisce sans jamais réussir la prise de pouvoir, le putche. La violence selon labradford. Si sur Up to pizmo, l’espace non loin de twin peaks nous fait taper du pied avec une piste de danse comme sirène attirante les grands espaces sont le terrain de jeux de david. Labradford n’a jamais été aussi loin de la mer même si le fracas des rouleaux se fait entendre. La radio du bateau ne répond plus, les parasites sont partout. Pour mettre fin à cette discorde agitée (une tempête dans un verre d’eau), Wien morceau lumineux à la lenteur salvatrice aprés cette guerre élégiaque et au combien sourde. Un disque sourd.