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Tout sur la pochette le laissait présager, les parfums multiples, le miroir aux alouettes, le lavabo rond, tout sur ce disque était familier à nos yeux embaumés d’ivresses passagères, et pourtant nos oreilles nous disaient de ne pas trop y croire, que tout cela n’était que pure illusion fortuite et qu’Alain Delon n’avait jamais mis les pieds dans un studio d’enregistrement, ou alors c’était il y a bien trop longtemps, depuis il devait y avoir prescription. Et dans la grande comédie musicale des sentiments cinématographiques, dans ce cercle rouge des rythmes dub et trip hop, quelques noms ressortaient tels des obsessions sentimentales, et les veinards que nous sommes tous un peu sans le savoir gambadaient dans Parisville avec la toujours délicieuse April March déguisée en Samourai aguichante. Passant dans des soirées branchées où le dub était revisité par Rubin Steiner ou Toma, ignorant les propos ignobles d’une presse toujours prompte aux sarcasmes, Helena Noguerra avait pour compagnons d’un soir Saint Etienne ou X-Ray Pop, et elle leur baratinait, la coquine, les mêmes mots mutins dans son idiome natal, et, en fin de soirée faisait la bise à Ariel Wizman qui, pas chien pour un sou et troublé par tant de grâce, lui répéta trois fois Mein Name ist Melville dans un allemand certes maniéré que son inconscient devait imaginer plus parisien que berlinois. Du haut de son perchoir, l’agent Jean-Emmanuel Deluxe, certes pas le rossignol le plus sémillant des cantors, contemplait avec une ironie certaine la présentation de sa compilation et, le lendemain, de retour au bureau de son label Euro-Visions, il se sentit déjà nostalgique du bon moment qu’il avait fait passer à ses hôtes.




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