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2005. Contraction annoncée de la croissance économique dans le monde entier ; édification d’un pont enjambant le détroit de Belt ; indexation de la monnaie lettone sur l’euro ; pressions répétées de l’Allemagne sur l’UE dans le but d’obtenir une limitation de la concurrence fiscale exercée par les pays d’Europe de l’Est ; désir du gouvernement suédois de limiter les congés maladies bien supérieurs à la moyenne européenne ; deuxième extrait de l’album mort-né de Patxi de la Star Ac’3… Sans préjuger de la conscience politico socio économique du Witch Hazel Sound, on affirmera sans crainte que les membres du groupe s’en contrefoutent. La raison en est bien légitime : les Etats-uniens de Cleveland Ohio, évoluent dans une sphère imperméable au monde actuel mais pas en retrait : les années 60. Pop est alors le mot qui vient le plus naturellement à l’esprit. Et de pop il s’agit. On n’en attendait pas moins d’Euro-Visions, l’exigeant label rouennais emmené notamment par le flegmatique Cédric Newman (véridique !) et autoproclamé " label pop avec lequel il faut compter ". On conservera donc cette catégorisation (oh, le vilain mot) qui donne le mieux à comprendre la musique de Kevin Coral et les siens. Et on évacuera avec soin d’autres désignations alambiquées et peu pertinentes qui fleurissent pourtant à l’évocation de leur musique (orch pop, lounge pop, paisley smile music … (putain de merde, qu’on cesse !)). The Witch Hazel Sound livre une musique de qualité, de la pop musique de qualité. Référencée (on pense tout à la fois aux pairs, Brian Wilson en tête -qui devrait finir par déposer son patronyme et exiger des groupes et des journalistes musicaux de donner la pièce à chaque convocation de son nom comme référence, il s’assurerait ainsi le financement de ses dix années de thérapie à venir…- et à leurs descendants, Boo Radleys sans doute pour l’usage fin et racé de la trompette en particulier), savante et ouvragée. This World, then the fireworks -à mon sens un titre exceptionnel- s’avance ainsi comme l’œuvre d’un artisan-horticulteur, le susnommé Kévin Coral, dont la principale et fondamentale qualité reste la capacité à ordonner et calibrer chacun des végétaux qui composent sa serre musicale pour mieux se garder d’une vampirisation d’une espèce au détriment de l’autre. Un rang de guitares aux tiges légères ici, un espace dévolu aux moog et claviers aux corolles agréablement odorantes là. Et surtout cette parcelle entière de cuivres tournesols qui indiquent à l’auditeur se laissant conduire sans résistance sa place au soleil. Coral n’hésite pas non plus à confier à Mark F. la responsabilité d’un entretien soigné et harmonieux de ses chants. Au final, on se penchera avec empressement pour cueillir Things I Know About Her, idéal pour oublier que, période de fêtes oblige, Lundi on finit les restes de dinde chez grand-maman, humer sans bouder son plaisir Kiss Tomorrow Goodbye, et son break de batterie introductif jouissif et enfin effeuiller la marguerite d’un Halo Of Brass que l’on imagine sans mal sur un split single anachronique où figurerait Love. Selon la formule consacrée, à découvrir absolument.




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