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Il y a quatre ans, le « Sus » de Poil nous avait détournés de notre routine et du conformisme, pour nous plonger dans une musique qui s’autorisait la fugue. Mais nous n’imaginions pas (d’ailleurs, pouvaient ils l’imaginer) retrouver le groupe quelques années plus tard avec Junko Ueda, « figure éminente du récit épique médiéval japonais », dixit la feuille de presse (oui, je ne suis pas une IA, je donne mes sources.). Cette rencontre entre une forme de traditionaliste (qui paraîtra exotique pour les Occidentaux nombrilistes que nous sommes) et les aventures dans le noyau en fusion du rock de Poil, constitue un dialogue qui réchauffera les frileux. Les accidents sonores se percutent aux brèves assertions de la Satsima Biwa de Ueda, les structures musicales laissant, elles, s’engouffrer cette voix chaude. Ueda chante dans un premier temps, et en trois parties, « Kujô Shakujô » chant bouddhiste pour éloigner les mauvais esprits (il est vrai que ceux-ci doivent frissonner en entendant ce chant et son accompagnement musical tout aussi cosmique que belliciste.) puis nous relate dans « Dan No Ura » une bataille navale, univers plus bousculé que Poil retranscrit en son, avec un appétit indéniable.

Entre le Moyen Age japonais et le rock expérimental de Poil, une liaison presque évidente se crée ( « Kujô Shakujô - Part 2 » ou quand la tradition entraîne un groupe de rock à se plonger dans une modernité sonore fascinante), donnant à ce disque une patine dans laquelle se reflétera le sourire que nous arborerons sur notre visage, telle une armoirie des temps anciens. Le label dur et doux n’a jamais aussi bien porté son nom que pour ce disque. Pilosité ancestrale.




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