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L’éclectique violoncelliste canadien Nick Storring, membre du trio sleep-rock Picastro et de I Have Eaten The City and The Knot, nous revient avec un huitième album fascinant, déconstruction pianistique élaborée et néanmoins accessible, sur laquelle la chorégraphe torontoise Yvonne Ng tord habitus et corps en une danse à vocation réflexive : qu’en est-il de notre libre arbitre dans un cadre défini par d’autres, qui ne sont pas nous ?

En une suite de huit mouvements instrumentaux, composés à partir d’un seul piano, Nick Storring fait preuve d’une habileté jamais abstraite : le piano se fait chair, cœur et âme, si vous entendez d’autres instruments, il ne s’agira que d’une illusion, il n’y a bel et bien que du piano. Ici, les cordes sont certes frappées, mais également caressées et malaxées à coups d’archets, de baguettes et de bâtons. En s’agglomérant les unes aux autres, les différentes pistes se font répétitives et lorgnent vers la musique électronique, entre contemplativité et acmés rythmiques ; il y a largement la place de se faire un film mental sur mesure.

« Imitation still remains a crucial ingredient for me. » : en ce sens, le Canadien poursuit son cheminement artistique et, chose rare dans un monde où les musiciens ont tendance à croire qu’ils inventent l’eau chaude, il assume son rôle de talentueux passeur, sachant que les pianos préparés, paresseusement utilisés, nous renvoient à Vincent Delerm, mais, inventifs et ingénieux, nous rappellent que les plus grands s’y sont frottés avec bonheur – John Cage, Brian Eno, Aphex Twin. Assurément, Nick Storring fait partie du gratin et son « Music For Wéi » est une merveille du genre.




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