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Dés la pochette, il était évident que nous allions mettre nos oreilles dans un endroit où le religieux se sera fait manger tout cru par un paganisme jouisseur, mais flippant, ou plus probablement pas une sorte de secte reprenant les codes ancestraux d’une peuplade qui serait encore persuadée qu’Elvis serait en vie.

Avec le nom de l’album génial (probablement le meilleur de cette époque) le terrain était balisé, le trio Zen Mother pour son troisième album, allait utiliser ce qu’il pourrait pour déclamer des chansons comme des prêches suffisamment habités par une chanteuse toujours dans le ton juste de la sirène aux vêtements noirs. Grace à ce chant plutôt solaire, mais à la crispation finale plutôt inquiétante, la musique presque martial du duo nous emmène dans les mêmes entrailles funestes, mais au combien attractive de Puce Moment. Les morceaux semblent ne jamais véritablement se finir, s’enchaînant (ils sont sept) sans que nous ne puissions reprendre une respiration normale (comment ne pas s’écrouler sous les coups de « Order ») . « The Pharmacy » est l’exemple de cette plongée dans une atmosphère qui va plus loin que la musique, même si ce titre est une suite d’accidents heureux, comme si les Cocteau Twins avaient installé un studio d’enregistrement alimenté par des panneaux solaires placés sous terre. Disque facile d’accès, mais difficile à appréhender, « Millenial Garbage Preach » est comme le son qui accompagnerait les déplacements d’une Marie-Madeleine qui aurait croisé le King sur une plage ravagée par les détritus charriés par une mer de plus en plus exsangue. C’est un disque vers lequel nous reviendrons, quand le soleil sera trop voyant, quand il faudra chasser une pression trop forte, par une musique aux frontières du dark. Recyclez vos âmes avec Zen Mother.




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