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Une expression populaire qui n’est guère plus utilisée que par Richard Ferrand ou Gérald Darmanin disait de quelqu’un qui avait une pensée étrange, pour ne pas dire iconoclaste, qu’il travaillait du chapeau. On ne l’ostracisait pas, mais nous aimions le montrer du doigt, le stigmatisant avec une pointe d’ironie quand le besoin de se sentir supérieur se faisait ressentir. Je ne sais pas si « La Historia del Sombrero » évoque cette expression, mais elle pourrait donner aux tailleurs sans oreilles, l’envie de classer les trois musiciens dans ceux qui travaillent pas mal du chapeau. Mais pourtant, The Drapperies est une proposition aux facettes multiples. Le trio ne nous propose pas une lecture possible, mais un nombre que les chercheurs en combinaison pourront se faire une joie de trouver. L’album pourra s’écouter d’un bloc, un monolithe au socle étonnement malléable, mais à la fracture impossible. Il pourra tout autant nous guider vers un des trois musiciens (Eric Chenaux — guitare, Ryan Driver — synthé, Doug Tielli — trombone & banjo ), suivant des lignes mélodiques différentes les unes des autres, taillant notre chemin en nous affublant d’une carapace pour une concentration maximale. Mais s’ils semblent jouer chacun dans leurs coins, des liens profonds et émouvants (Décoration Turbans) se construisent aussi fortuitement que magiquement, donnant à cette histoire une trame possible, pour peu que nous aussi nous travaillons du chapeau. Et par les temps qui courent, cette forme de folie est salutaire. Chapeau bas.




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