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cabane "take me home Pt.2" feat. Bonnie "Prince" Billy & Bostgehio extrait de Cabane - A Document

Cabane est la nouvelle entreprise du Bruxellois Thomas Jean Henri, rencontré derrière la batterie de Vénus, sous le nom de Thomas Van Cottom, puis en duo avec Aurélie Muller pour Soy Un Caballo.

Cabane est un projet solo mais entouré, intime et ouvert. Comme la cabane peut être abri et jeu, maison que l’on construit, refuge et rendez-vous. Un projet qui anime Thomas Jean Henri depuis plusieurs années qui l’amène à se questionner et à questionner les autres sur le sens de sa démarche : le nombre qui fait succès ou la raison d’être d’un disque-objet. Dans son documentaire Cabane - A Document, disponible en ligne, Thomas Jean Henri va voir des gens qui lui sont chers, son disque sous le bras. Il leur soumet des questions et une chanson, moment émouvant du partage et de la découverte.

Parce qu’il a une idée : « Le disque serait pressé à un seul et unique exemplaire, il ne serait pas disponible sur les plateformes de téléchargement. Je me déplacerais, disque à la main, pour le diffuser lors de séances d’écoute publique. Il n’y aurait pas d’autre manière de l’écouter. »

Finalement, Grande est la maison est autrement écoutable, sans la présence de Thomas Jean Henri pour nous regarder le découvrir. On peut déplorer l’abandon d’une démarche si inédite, mais l’intimité du disque nous fait quand même ressentir quels happy few nous sommes d’en être. De l’univers simplement merveilleux, enchanteur de CABANE.

Grande est la maison est un disque qui rend joyeux. La présence au chant souvent de Bonnie Prince Billie ne le laissait pas forcément présager, elle pouvait cependant permettre d’en prédire la beauté. Grande est la maisonh déploie des textes souvent tristes, mais la voix grave de Bonnie « prince » Billie emporte Kate Stables (This Is the Kit) vers les cieux d’une folk qui trouve sa profondeur dans des claviers lumineux. La magie de l’ensemble tient aussi dans les chœurs des cinq chanteuses de Bostgehio, dont la pureté nous entoure de leur flot éthéré. L’impression d’ensemble doit aussi à la présence polymorphe de Sean O’Hagan (High Llamas), parfois à la composition ou à l’écriture, à l’enregistrement ou à la production.

On peut écouter Grande est la maison comme le disque nous le propose ou en cherchant les réponses entre les chansons dont les titres se répètent : Îlot part II et III, ou Take me home Part 1 et 2, l’un comme l’ouverture de l’autre, le texte envoûtant de Sam Genders, figure un infini dialogue amoureux I yearned for your embrace/ I prayed for grace (Je mourais d’envie de t’étreindre / J’ai demandé grâce).

L’ordre du disque nous promène alors autrement. On passe des cordes, de Sean O’Hagan, entre humilité et majesté, à un mariage très pop de guitare légère et de claviers sifflotants. À la voix en anglais de Kate Stables suivie par les chœurs en français qui ne sont pas sans évoquer le si beau Est-ce que tu … de Dusty trails.

Les multiples visages de ce disque et son rythme sont en écho à une nature qui se renouvelle et se déploie dans les titres. Éternel retour et joie de l’instant, Grande est la maison est léger et profond.

« Si petite soit ma cabane, que grande demeure ma maison. » Cabane - A Document




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