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Oubli ou coquetterie, ou plus radical, rupture avec le passé, jamais dans la feuille de presse (aussi jaune que la pochette très stylisé de l’album) il n’est question de Pierre Bondu, et pourtant, c’était sous ce nom que Pierre Daven-Keller sorti des disques pendant la période qui verra la chanson d’ici ne plus nous faire honte.

Pendant cette période, il devint surtout un « homme de l’ombre » derrière Dominique A, mais surtout avec Katerine (l’influence qu’il aura sur la première partie de carrière de Philippe est évidente à l’écoute de cet album) pour qui il sera le dernier étage de la fusée qui enverra le Nantais sur un orbite qu’aucun chanteur de cette génération de parviendra à atteindre, que ce soit Dominique A ou Miossec, celui d’une chanson qui a le droit aussi d’être diffusée dans les lieux de la grande consommation.

Entre compostions, arrangements et musique de film nous avions quelque peut perdu la trace de Pierre et le voir pieds nus sur la pochette confirme qu’il ne voulait surtout pas laisser des traces trop visibles ces derniers temps, s’enfermant probablement pour ce Kino Music, exercice stylé plutôt que de style, bande son inspiré par Ennio Morricone, pouvant se targuer de nous renvoyer à une époque où le cinema savait ne pas être démonstratif pour exister, donnant aux détails une importance cruciale, nous obligeant à une attention dédoublée.

Kino Music est sur ce point totalement raccord. Les compositions dansantes à tendance latino-américaine fourmillent de textures diverses, d’interventions toujours importantes, souvent justes, même quand la crispante Arielle Dombasle (Salvaje Corazon) qui nous prouve que dans un écrin précieux elle est capable d’éviter de trop briller et de nous brûler la rétine. Mais nous lui préférerons toujours la sensualité fraîche d’Helena Noguerra (La fiancée de l’Atome) ou le charme subtil de Mareva Galanter (Tattoo Totem / Cuore Selvaggio).

C’est un disque chaud en cinémascope qui laisse éclater au grand jour et à notre face (nous les auditeurs compulsifs) que Pierre Daven-Keller mériterait amplement de sortir de l’ombre dans laquelle il a fini par ne plus être vu (entendu) car les 14 pièces de ce disque sont autant de phares qui devraient le mettre en lumière, à moins que d’ici là il ne change encore de nom pour mieux disparaître ce qui serait dommage, car il est rare de rencontrer un chef d’œuvre cinématographique sans image.




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