Alors que la fin d’année commence à poindre le bout de son nez tout froid, il est temps d’enfin écrire et parler des disques aimés pendant cette année, mais honteusement passés sous silence. Pour inaugurer cette rubrique qui n’en est pas une, car le titre serait trop long, et l’acronyme ne pouvant que faire le bonheur des joueurs des chiffres et des lettres en phase de sevrage de Laurent Romejko, voici l’heure de vous présenter VOWWS.
Pour essayer de vous retranscrire l’émotion qui m’a longtemps habité pendant les écoutes répétés du disque pendant cette année, disons que ce duo serait comme si les Kills (tant qu’à faire prenons un duo) moulés dans une combinaison en latex noir à même le corps, tentaient et arrivaient à faire rentrer l’alter punk en injectant une touche de lumière. Le début du disque et de ce point de vu une véritable prouesse, car sans jamais tomber dans les travers d’un duplicata scolaire et sans magie, il parvient à se poser en maitre étalon d’un style qui verrait les guitares de The Edge (exemple sur Esseff) se frotter à une rythmique certes plus martial, mais porteuse d’une atmosphère aspirant les énergies (Agents of Harmony est comme un trou noir au fond duquel PJ Harvey jouerait les sirènes pour attirer Depeche Mode),
Dans un couloir temporel, VOWWS avance, se guidant en frottant les sons contre les parois, pouvant s’extirper en accélérant quand cela est possible (Structure of Love). Savant mélange de noirceur et de pop aiguisée et dépourvue de maquillage (Wild Wind) signe un disque comme on en fait plus, rejoignant sur ce point ce qu’Interpol avait pu faire avec son premier album, signer un classique en étant en communication plus avec le passé qu’avec ses contemporains.
« Under The World », un négatif éclatant.