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Avec un titre comme celui-ci (« All Reality is Virtual » tiré de la chanson en escalier du même nom), Daniela Weinmann pouvait créer chez nous une attente pleine de perplexité, nous rangeant derrière le mur en attendant de voir si tout cela ne cachait pas un loup.

La pochette, nous renseignant sur la souplesse physique, pouvait être un enseignement à ne pas prendre à la légère, dans le sens où elle pouvait d’une façon iconoclaste, nous suggérer la gymnastique, mais là cérébrale, pour écouter une musique qui pouvait donc nous berner sur son sens.

Mais il ne nous faudra pas longtemps pour comprendre que l’élasticité pré-requis n’était en fin de compte pas nécessaire, la musique de Daniela étant d’une évidence étonnante eu égard aux signes extérieurs. Il ne nous faudra qu’une écoute pour comprendre que « The Likes of You » est une pop song parfaite, s’arrogeant même le droit de lutter pour monter sur la première marche, non pas d’une compétition de gymnastique, mais pour celle de meilleure chanson du mois. Et l’ensemble de l’album semble être alimenté par la même veine, n’atteignant jamais la tonicité du titre d’ouverture, mais jouant quand même avec nos articulations et notre point de réflexion, zone du plaisir intellectuel, ou quand la musique est comme une caresse servant à nous faire ronronner comme un chat.

Mais il ne faut pas prendre cette musique pour une suite de couches d’électro pop. Car c’est là où se niche le loup. Pas de dysfonctionnement, de malaise ou de chausse-trape, non, mais la sensation que ces chansons sont des univers parallèles, pouvant essayer de nous perdre, mais ne nous laissant jamais de côté, laisser telle Ariane, un fil que nous prendrons toujours en main, la sensation ultime d’être en vie dans un endroit fait enfin pour nous.

Pour apprivoiser cet univers, pour vous donner envie de vous y plonger, prenez le côté le moins démonstratif de Bjork, donc paradoxalement le plus accessible, donnez-lui une ligne de conduite qu’utilisait Feist (Reforesting Fire est une démonstration époustouflante) et mélangez le tout dans une soucoupe dans laquelle les sons auront le droit de sautiller.

Disque immaculé et miraculeux, cet album de Odd Belholder est une merveille sonore, un disque qui ne parait pas l’être, qui ne fanfaronne pas, qui semble bien commun, mais qui au final à l’image d’un titre comme « Uncanny Valley » opère une séduction qui virera au coup de foudre. À se délecter absolument.




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