> Critiques > Autoproduits



Je ne sais, a ce jour, comment s’interprète le flamenco en France, voir dans le monde, je ne sais si c’est encore matière à rire, a blaguer, ne vous inquiétez pas, je fus de ceux-là, qui ne voyaient pas plus loin que le chant d’un homme s’étant donné un coup de marteau dur l’index. J’espère du fond du cœur et au nom de la culture que cela a changé. Le flamenco a désormais pour moi, milles visages, milles fusions, d’infinies possibilités. Le flamenco est un chant de chair, de douleur comme d’allégresse, qui tangue suivant les régions et s’arrache la magie a coup de danses rageuses, nerveuses, racées, par chance, mon séjour eternel en Espagne a nourri petit a petit mes sens de cet art. Je suis loin d’être un connaisseur, je ne suis qu’un vivant de cette musique, je la vie, a petite doses, comme on vit les saveurs exotiques, pour en savourer mieux la peau, la texture, et le monde qui s’agite dessous. Non, je ne suis pas un professionnel, ni même un amateur, je crois que l’on nait flamenco, que cela est une marque de naissance qui grandit jusqu’a atteindre les couleurs et gestes de Goya, de Velázquez, de l’Espagne, de l’art. Je ne suis pas nait flamenco, et suis trop maladroit pour le devenir, surtout trop timide, car le flamenco est un cri de délivrance, de liberté de l’âme, quelque chose de presque impossible, mais dont certains possèdent le don. J’arrive peu a peu à trouver l’émotion qui gangrène la voix de Camaron, j’arrive peu a peu a suivre les danses des doigts d’Amador, du patriarche Paco de Lucia, c’est par plaisir que l’on entre dans le flamenco, par nerfs et par entrailles aussi. Il y a désormais une ouverture de ce style ethnique, car il s’agit bel et bien, comme tout styles de musiques d’un art ethnique, des fusions qui facilitent son approche, nous permettent de prendre un premier bain, due aussi a l’acceptation actuelle du flamenco par de plus vastes couches sociales, le flamenco n’est plus cloitré dans une seule demeure, il a ouvert ses portes et laisse passer avec cette joie commune des vrais artistes gitans (n’en déplaise a certains, le mot gitan n’est aucune faiblesse, sinon un mot entier, fier, créatif et enchanteur, de cœur ouvert et mains offertes, et ceux qui disent qu’il y a gitans et gitans, qu’ils se souviennent qu’il y a européens et européens et idiots et idiots). Ors donc, je crois aujourd’hui en un futur brillant de cet art musical-humain, parce qu’il apprend à se nouer à d’autres cordes, parce qu’il est un des meilleurs élèves de tous les sons qui se créent dans le monde entier, parce que plus que jamais, le flamenco est vivant. Je ne veux jouer l’ambassadeur, je répète que je suis novice, encore bien trop inculte pour prodiguer et clamer ce "Duende" qui vie sous les épidermes de ces musiciens là (le "duende", traduit comme gnome, est l’expression qu’utilisent les artistes pour expliquer cette magie interne, cachée dans leurs thorax ou esprits, qui émane dans les danses, dans les voix et les guitares, et explique a leur manière, l’ampleur du talent, le don). Ceci dit, après vous avoir fait mettre un pieds dans l’envie de connaitre l’art Gitan espagnol, épine que j’0avais cloué et qu’il fallait que j’arrache en vous invitant, laissez-moi maintenant vous parler de Cathy Claret, car si je veux juste vous faire toucher du bout du doigt cette manière d’exprimer, sans encore trop vous bousculer, ni vous bloquer devant l’inconnu, je ne trouverai rien de mieux que Cathy Claret pour poser les fondements musicaux dans vos jolis cerveaux. Cathy n’est pas entièrement Flamenco, mais a appris d’eux la chaleur et le positif, cette flamme de vie latine qui surmonte tous les problèmes, Cathy est un être illuminé et illuminant, un soleil (sa blondeur ne fait qu’accentuer ce fait), un être un peu a part, capable de vivre autant dans les maisons pops que dans les familles les plus notoires du flamenco.... Ne vous attendez cependant pas a être transporté directement dans le monde du Flamenco, Cathy est a la base plutôt pop, de cette pop fraiche, de voix légère qui fait que les étés aient ce vent aimable quoi évite les brulures, Cathy côtoie les artistes, mais est libre, de cette liberté un peu folle, sucrée, de couleur pastel, de ce style dont raffolent les japonais (elle a là-bas un gros succès)mais aussi tous ceux qui cherchent les instants sans soucis, baignés dans le miel, la tiédeur agréable. Cathy est une petite fée nîmoise et blonde comme une flamme, qui, depuis plusieurs décades, promène son art et sa curiosité d’écolière éternelle de cours de musique dans tous les coins d’Ibérie, pionnière de la fusion flamenco, elle mélange avec joie la rumba, la Bossa-nova, la variété française et les sons latins, cubains et gitans, elle est surnommée ici "La chica del viento", la fille du vent, elle passe son talent depuis plusieurs années dans les méandres de la musique espagnole, se prêtant comme bonne musicienne, compositeur, multi-instrumentaliste autodidacte a tous ceux qui en ont besoin, flamencos ou pas, elle a déjà une carrière illusionnante. Cathy est un petit bonheur simple qui vous parcours l’ouïe, vous rajeunit, vous rafraichi, vous enveloppe comme un drap suave, sa pop est aérienne, heureuse, claire comme un matin. Pour ce nouveau disque, elle s’offre un moment de paix, couché sous le soleil, exprimant peut être moins son côté flamenco pour une touche plus facile d’écoute, elle distille des moments de soupirs d’aises, de beaux moments de calme et paix. Ne reniant ni le français ni l’espagnol, elle vous emportera dans des étés doux, de plages au couchant, de grasses matinées, de promenades, et d’amour pour tout et tous, cela peut paraitre naïf, ingénu, c’est tout aussi bénéfique, simplement, caressant. Voici donc un rameau de fleur castillanes et francophones, épanouies et belles, légères et colorées, chargées d’un pollen enivrant, d’un arome insouciant, qui vous parle d’amour, qui vous parle de vie. Bien sur vous me direz que vous y trouvez peu de flamenco dans ces thèmes là, mais c’est que je ne cherche pas seulement a parler de ce disque, sinon du cheminement de cette fée solaire, et insiste a ce que vous ayez la curiosité d’aller creuser plus profond dans son don, de connaitre les grosses pointures qui gravitent autour d’elle, tel Raimundo Amador pour qui j’ai un respect énorme (ceux qui aiment Bjork le connaissent surement, mais devraient aller plus en avant de ce monsieur). Non, ne vous laissez pas berner par l’aspect simple de ses chansons, elles ont un travail énorme derrière, une foi et un sacrifice de cette formidable dame, qui c’est construite toute seule dans un monde a huis-clos et émerge désormais avec la liberté acquise de faire ce qui lui plait, avec talent, et un indéniable plaisir, un amour pour les mélodies, et un amour furieux pour tous ces bons côtés de la vie. En creusant vos connaissances sur son œuvre, vous trouverez le premier escalons qui vous mènera, en son temps, a comprendre grande partie de l’art profond espagnol.




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.